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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXI.

21.

« A Dieu donc appartient la puissance. Car toute puissance vient de Dieu1 »; ne dis donc pas : Pourquoi le Seigneur donne-t-il au démon une pareille puissance? Ne devait-il pas lui refuser tout pouvoir ? — Celui qui accorde la puissance est-il dépourvu de justice? Tu peux murmurer injustement contre lui; pour lui, jamais il ne perdra l’équité. « Y a-t-il de l’injustice en Dieu? Non2». Il faut bien t’en persuader: puisse ton ennemi ne jamais réussir à t’en faire perdre la mémoire! Les motifs qui portent Dieu à agir de telle ou telle manière, tu peux ne pas les connaître; mais il est sûr que la justice même ne peut se rendre coupable d’injustice. Tu accuses le Seigneur d’injustice: mais discutons ensemble un instant, et prête-moi ton attention. Tu l’accuses d’injustice: connais-tu les règles de la justice ? Pour porter une telle accusation sans blesser le droit, il est indispensable de savoir toutes les lois de la justice: il faut comparer ensemble l’équité et l’injustice. Comment, en effet, saurais-tu qu’une chose est injuste, si tu ne sais pas ce qui est juste? Qui est-ce qui sait si ce que tu appelles un procédé inique n’est pas de tous points conforme aux règles du droit? — Non, dis-tu, je maintiens mon opinion. Et tu le soutiens avec autant de fermeté que si tu le voyais de tes propres yeux; tu te prononces avec autant d’assurance dans le sens de l’injustice, que si tu tenais en tes mains l’infaillible règle de la justice et que l’appliquant à la conduite de Dieu, tu aperçusses une différence entre les deux. A t’entendre, ne croirait-on pas avoir devant soi uu expert chargé de discerner entre la ligne droite et celle qui ne l’est pas? Je t’adresse donc cette question: Comment sais-tu que telle chose est juste? Où est cette règle de justice dont la présence t’apprend que telle autre est injuste? D’où vient ce je ne sais quoi, dont ton âme se trouve de toutes parts imprégnée, même au sein des ténèbres, ce je ne sais quoi qui éclaire ton esprit? D’où sort notre règle de justice ? N’aurait-elle ni source ni principe? Diras-tu qu’elle a son principe en toi-même? Es-tu capable de te la donner? Personne ne peut te donner ce qu’il n’a pas. Si donc tu es injuste, tu ne peux devenir juste qu’en te conformant à une règle immuable de justice; tu deviens injuste dès que tu t’en éloignes: si tu t’en approches, tu deviens équitable. Que tu t’en éloignes, que tu t’en approches, elle est toujours la même. Où réside-t-elle donc? Sur la terre? Non. Si tu cherchais à y trouver de l’or ou des pierres précieuses, à la bonne heure; mais, ne l’oublie pas, nous parlons de la justice. La chercheras-tu dans la vaste profondeur des mers, au sein des nuages, dans les étoiles, parmi les Anges? Sans doute, elle habite au milieu des Anges, mais ils la puisent eux-mêmes à sa source; elle se trouve en chacun d’eux, et elle ne procède toutefois que d’un seul principe. Elève donc tes regards, monte au ciel, dirige-toi vers l’endroit où Dieu n’a parlé qu’une fois, et tu trouveras la source de la justice là ou se trouve la source de la vie. « Parce qu’en vous, Seigneur, est la source de la vie3». De ce qu’avec tes faibles lumières tu crois pouvoir prononcer entre le juste et l’injustice, il ne suit nullement que l’injustice se rencontre en Dieu: trop souvent tu te trompes dans tes appréciations; mais quand elles sont justes, à quoi le dois-tu, sinon à un rayon de la justice divine qui est descendu sur toi? En lui donc se trouve la source de la justice. Ne cherche pas l’iniquité où l’on rencontre la pure lumière. Il est très-possible que tu ignores la raison des choses. S’il en est ainsi, accuse ton ignorance ; souviens-toi de ce que tu es: pense à ces deux choses: « La puissance est à Dieu; Seigneur, la miséricorde vous appartient. Ne cherche point à connaître ce qui est au-dessus de toi: ne sonde point la profondeur des conseils divins qui dépassent les bornes de ton intelligence; qu’il te suffise de connaître les commandements du Seigneur, et que jamais tu n’en perdes le souvenir4 » . A ces commandements se rapportent les deux choses entendues par Idithun: « La puissance est à Dieu; et, Seigneur, la miséricorde vous appartient». Ne crains pas ton ennemi; il ne te fera jamais que ce qu’il a reçu le pouvoir de te faire : crains plutôt celui à qui appartient la puissance suprême : redoute celui qui peut faire tout ce qu’il veut, dont les oeuvres, loin d’être entachées d’injustice, sont, au contraire, marquées au coin de la plus intègre justice. Nous supposions injuste telle ou telle chose: mais dès lors que Dieu l’a faite, sa justice est démontrée.


  1. Rom. XIII, 1.  ↩

  2. Rom. IX, 14. ↩

  3. Ps. XXXV, 10.  ↩

  4. Eccli. III, 22. ↩

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Discours sur les Psaumes

Inhaltsangabe

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