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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXIV

8.

Et que nous donnera-t-il? « Cet élu », dit le Prophète, « habitera dans vos tabernacles ». Telle est la Jérusalem que chantent ceux qui commencent à sortir de Babylone : « Il habitera dans vos tabernacles; nous serons comblés des biens de votre maison1 ». Quels sont les biens de la maison de Dieu? Mes frères, imaginons un palais bien riche, qui regorge de richesses, où tout soit en abondance, où brillent des vases d’or et d’argent, qui renferme de nombreux serviteurs, de grands troupeaux, beaucoup de chevaux ; un palais enfin qu’embellissent les peintures, les marbres, les lambris dorés, les colonnes, les galeries, les appartements divers; voilà ce que l’on désire, mais lorsqu’on est encore dans la confusion de Babylone. Retranche tous ces désirs, habitant de Jérusalem, retranche tout cela ! Si tu désires le retour, que la captivité n’ait point de charmes pour toi. Es-tu sur le chemin du retour? Ne regarde point en arrière, ne t’arrête pas en chemin. Il ne manque pas d’ennemis qui te vanteront la captivité, l’éloignement: que les discours des méchants ne prévalent plus sur toi. Soupire après la maison de Dieu, soupire après les biens de sa maison; mais ne désire point ces biens que tu souhaites ordinairement dans ta demeure, ou dans celle de ton voisin, ou même dans celle de ton patron. Il est un autre bien qui est propre à la maison de Dieu. Qu’avons-nous besoin d’énumérer les biens de cette maison? Qu’il nous les indique celui qui chante son retour de Babylone: « Nous serons comblés»,dit-il, «des biens de votre maison». Quels sont ces biens? Nous avions élevé les désirs de notre coeur, jusqu’à l’or, l’argent, et ce qu’il y a de précieux: ne désirons rien de tout cela, c’est une charge plutôt qu’un soulagement. Méditons donc ici-bas ces biens de Jérusalem, ces biens de la maison du Seigneur, ces biens du temple du Seigneur ; car la maison du Seigneur est le temple même du Seigneur. « Nous serons comblés des biens de votre maison ; et votre saint temple est admirable à cause de la justice2». Voilà les biens de la maison de Dieu. Le Prophète ne dit point : Votre saint temple est admirable dans ses colonnes, admirable dans ses marbres, admirable dans ses lambris dorés; mais admirable à cause de la justice. Vos yeux extérieurs peuvent se fixer sur le marbre et l’or, mais c’est l’oeil intérieur qui voit la beauté de la justice. Oui, dis-je, c’est à l’oeil intérieur que l’éclat de la justice est visible. S’il n’y arien de beau dans la justice, pourquoi aimer un vieillard juste? Qu’y a-t-il dans son corps qui flatte le regard? Des membres courbés, un front couvert de rides, une tète aux cheveux blancs, une faiblesse exhalant des plaintes continuelles. Mais ce vieillard décrépit n’ayant rien qui puisse plaire à tes yeux, charmera tes oreilles : par quelle mélodie? par quel chant? Si ses chants étaient beaux dans sa, jeunesse, avec l’âge tout a disparu. Le sonde sa parole aura peut-être des charmes pour toi, quand sa bouche dépouillée de ses dents ne laisse échapper que des sons incomplets? Toutefois s’il est juste, s’il n’ambitionne pas le bien d’autrui, s’il trouve sur son bien une part pour le pauvre, s’il a de bons conseils, une réflexion sage, une foi pure, s’il est prêt à immoler ses membres débiles pour rendre témoignage à la vérité, beaucoup de martyrs étaient en effet des vieillards. D’où viendra notre amour pour lui, qu’y a-t-il en lui qui charme nos yeux? Rien absolument. Il y a donc une beauté de justice, que voient les yeux de notre âme, qui nous porte à l’amour, à l’enthousiasme: voilà ce qui eut des charmes pour les hommes, dans ces martyrs dont les membres étaient déchirés par les bêtes. Mais alors que tout était souillé de sang, que les entrailles se répandaient sous les morsures des bêtes, n’était-ce point là une horreur pour les yeux? Qu’y avait-il d’aimable, sinon que ces membres déchirés et hideux couvraient une beauté de justice parfaite. Tels sont les biens de la maison de Dieu, prépare-toi à t’en rassasier. Mais pour t’en rassasier en arrivant dans ce palais, il te faut en avoir faim et soif dans ton pèlerinage ici-bas: que ce soit donc là ta faim et ta soif, parce que tels sont les biens de Dieu. Ecoute ce roi à qui l’on tient ce langage, qui est venu pour te ramener, qui s’est fait lui-même ta voie3. Que dit-il? « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu’ils seront rassasiés4 ». Le temple de Dieu est saint, admirable à cause de la justice. Et par le temple, mes frères, n’imaginez rien que vous-mêmes. Aimez la justice, et vous êtes le temple de Dieu.


  1. Id. LXIV, 5. ↩

  2. Ps. LXIV, 6. ↩

  3. Jean, XIV, 6.  ↩

  4. Matth. V, 6. ↩

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Discours sur les Psaumes

Inhaltsangabe

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