DISCOURS SUR LE PSAUME LXV.
PRÊCHÉ À CARTHAGE.
LA FOI EN LA RÉSURRECTION.
Double erreur des Juifs qui ont attendu dans la résurrection les biens de la terre, et cru qu’ils ressusciteraient seuls. Jésus répond que nous serons alors comme des anges. C’est un bonheur que toute la terre doit chanter, chanter même extérieurement ou sur le psaltérion, afin que les hommes en soient édifiés. La grâce est pour tous, mais n’est point le salaire de nos mérites. De là cette crainte que doivent nous inspirer les oeuvres de Dieu, qui donne la lumière aux humbles et aveugle les orgueilleux. Les Juifs ont été retranchés, et les Gentils insérés à leur place: de cette insertion Dieu retranche encore les hérétiques. Le mensonge de ses ennemis concourt à sa gloire. Mensonges d’accusation, mensonges contre la résurrection. Jésus triomphe en montant au ciel. Les Gentils qui étaient une mer sont devenus une terre sèche. Toute âme humble passe à pied sec le fleuve de la vie, pour s’épanouir en Jésus-Christ, qui est ici-bas notre espérance, qui sera notre force. Au rejeton d’Abraham, nous devons ce que nous sommes, il nous éclaire, nous maintient dans la vertu, nous soutient dans les épreuves, nous aide à supporter les hommes. C’est lui qui nous garantit du feu qui nous consumerait, de l’eau qui nous corromprait. Offrons-lui des holocaustes, c’est-à-dire que le feu ne laisse en nous rien de terrestre, des holocaustes intérieurs, par la charité, qui lui amèneront les boeufs et les boucs, les innocents et les coupables. Il fait à notre âme cette faveur, qu’il la tire du culte des idoles pour la tourner vers lui, qu’il nous détourne de l’iniquité, nous donne la prière, et par la prière la miséricorde.