2.
Voilà, mes Frères, eu quelque manière le sens du psaume. Arrêtez votre attention sur le peu que j’ai dit et que je viens d’expo. ser; ne vous en laissez détourner par aucune autre pensée: le psaume contredit la présomption des Juifs,qui se basaient sur les justifications de la loi, et ont crucifié Jésus-Christ, lequel est ressuscité le premier, et les Juifs seront les seuls de ses membres qui ne ressusciteront point avec lui, mais tous ceux qui ont cru en lui, c’est-à-dire les Gentils. Voici comme il commence : « Sonnez de la trompette au Seigneur1 » Qui sonnera? « Toute la terre ». Donc la Judée ne sera point seule. Voyez, mes Frères, comme il est question de l’Eglise entière répandue dans l’univers ; et non-seulement plaignez les Juifs, qui enviaient cette faveur aux Gentils, mais pleurez encore plus sur les hérétiques. Car s’il faut plaindre ceux qui ne sont point amenés au bercail, combien plus encore ceux qui n’y sont venus que pour en sortir ? « Que toute la terre donc sonne de la trompette au Seigneur ». Qu’est-ce à dire: « Sonnez de la trompette? » Poussez des cris de joie, si les paroles vous manquent. Les paroles ne vont point dans la trompette, mais seulement les sons joyeux; c’est le coeur qui déborde, qui jette sa joie au dehors, avec de simples cris que nulle parole ne peut rendre. « Que toute la terre sonne de la trompette au Seigneur : que nul ne se fasse entendre sur une partie seulement. Non dis-je, que nul ne divise la terre; que la terre entière soit dans la joie, que cette joie soit catholique. Dire catholique, c’est dire universelle : quiconque divise se sépare du tout ; il veut hurler, mais non sonner de la trompette. « Que la terre sonne de la trompette au Seigneur ».
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Ps. LXV, 2. ↩