2.
« Que Dieu se lève, et que ses ennemis soient dissipés1 ». Ainsi a-t-il été fait; le Christ s’est levé, lui, le Dieu suprême, béni dans tous les siècles2, et les Juifs ses ennemis se sont dispersés dans toutes les nations, vaincus qu’ils étaient dans ces mêmes lieux où ils avaient sévi contre lui, et d’où ils étaient chassés dans l’univers entier: et maintenant ils haïssent encore, mais ils craignent, et sous le poids de cette crainte ils font ce qui suit : « Et que ceux qui le haïssent fuient devant sa face ». La fuite, pour l’âme, c’est la crainte. Car s’il s’agit d’une fuite corporelle, comment pourraient-ils fuir la face de celui qui montre partout l’effet de sa présence? « Où irai-je devant votre esprit», a dit le Psalmiste, « et où fuir devant votre face3? » C’est donc l’esprit en eux, et non le corps qui fuit; c’est-à-dire qu’ils craignent sans pouvoir se cacher; et s’ils fuient, ce n’est pas celle face qu’ils ne sauraient voir, mais celle qu’ils sont forcés d’envisager. Car on appelle sa face, sa présence au moyen de son Eglise. C’est pourquoi quand leur haine fit explosion, il leur dit: « Un jour vous verrez le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel4». C’est ainsi qu’il est venu dans son Eglise, la jetant sur tous les confins de la terre où ses ennemis sont dispersés. Or, il est venu sur des nuées semblables à celles dont il a dit : « Je commanderai aux nuées de ne plus vous donner de la pluie5 ». « Que ceux qui le haïssent, fuient donc en sa présence » : qu’ils craignent la présence de ses saints et de ses fidèles, dont il- a dit: « Ce que vous avez fait au moindre des miens, c’est à moi que vous l’avez fait6 ».