29.
Et comme il dirige ce char vers la fin, voilà que le Prophète continue en disant : « Le Dieu de notre salut nous assure une course heureuse, il est notre Dieu, le Dieu qui nous sauve1 ». Il nous montre ici le prix de la grâce. Qui pourrait vivre, si Dieu ne nous guérissait? Mais de peur qu’on ne s’avise de dire : Pourquoi donc mourons-nous, si la grâce de Dieu nous donne le salut? aussitôt le Prophète ajoute : « L’assujettissement à la mort est la part du Seigneur-Dieu » ; comme s’il disait : Pourquoi donc, ô homme, t’indigner d’avoir une condition mortelle? Ton Dieu n’a pas eu d’autre issue que la mort. C’est donc à toi de te consoler plutôt que de t’indigner, car « le Seigneur aussi est assujetti à la mort. Or, c’est par l’espérance que nous avons le salut; et si nous ne voyons pas ce que nous espérons, nous l’attendons par la patience2 ». Supportons donc aussi la mort avec patience, à l’exemple de celui que nul péché ne rendait tributaire de la mort, et qui, tout Dieu qu’il était, bien que nul ne pût lui ôter la vie, qu’il ne la donnât de lui-même, a voulu passer par la mort.