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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXVII.

32.

Il ajoute : « La langue de vos chiens le sera aussi du sang de vos ennemis1 » : il appelle chiens ceux-là mêmes qui doivent combattre jusqu’au sang pour la foi en l’Evangile, aboyant en quelque sorte pour leur Dieu. Il n’entend pas ces autres chiens dont l’Apôtre a dit : « Evitez les chiens2 », mais bien « ceux qui se nourrissent des miettes qui tombent de la table de leur maître ». La chananéenne, qui faisait cet aveu, mérita d’entendre : « O femme, votre foi est grande, qu’il vous soit fait selon votre désir3». Voilà des chiens à louer, et non à détester; ils sont fidèles à leur maître, et défendent sa maison en aboyant contre les voleurs. Le Prophète ne dit pas seulement « des chiens », mais « de vos chiens » ; et ce n’est point leurs dents, mais leur langue qu’il trouve louable : car ce n’est point sans raison, ni sans un grand mystère, que Gédéon reçut l’ordre de ne conduire avec lui que les soldats qui lécheraient l’eau du fleuve, à la manière des chiens; et que dans une si grande multitude il ne s’en trouva que trois cents de semblables4. Dans ce nombre, en effet, nous retrouvons le signe de la croix, à cause de la lettre grecque qui, dans les nombrés, signifie trois cents. C’est de semblables chiens qu’il est dit dans un autre psaume: « Ils se changeront vers le soir, et souffriront de la faim comme des chiens5». Si quelques chiens, en effet, ont encouru le blâme d’Isaïe, ce n’est point parce qu’ils étaient chiens, mais parce qu’ils aimaient à dormir, et ne savaient plus aboyer6. Il nous montre par là que si ces chiens veillaient et aboyaient dans l’intérêt de leur maître, ils seraient des chiens dignes d’éloges, comme le seront ceux dont il est dit: « Il en est de même de la langue de vos chiens ». Toutefois le Prophète a prédit que d’ennemis ils deviendraient tels par cette admirable conversion dont il a déjà parlé. Aussi le psaume dit-il que « vers le soir ils « se convertiront, et souffriront de la faim comme des chiens ». Et comme si nous lui demandions d’où leur viendra cet avantage, de devenir les chiens de celui dont ils étaient auparavant les ennemis, il nous répond : « C’est de lui-même ». Voici, en effet, ce que nous lisons: « La langue de ceux qui, d’ennemis, sont par vous, vos chiens ». C’est-à-dire par votre amour, par votre miséricorde, par votre grâce. Comment, en effet, l’auraient-ils pu par eux-mêmes? Quand nous étions ennemis, nous avons été réconciliés à Dieu par la mort de son Fils7 : c’est pour cela que le Seigneur prit la mort pour son partage.


  1. Ps. LXVII, 24. ↩

  2. Philip. III, 2.  ↩

  3. Matth. XV, 28.  ↩

  4. Juges, VII, 5, 6. ↩

  5. Ps. LVIII, 15.  ↩

  6. Isaïe, LXVI, 10.  ↩

  7. Rom. V, 10.  ↩

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