13.
« Je suis devenu étranger à mes propres frères, j’ai été méconnu par les fils de ma mère1 ». II est devenu étranger pour les fils de la synagogue. Dans sa patrie on disait : « Ne savons-nous pas qu’il est le fils de Marie et de Joseph2 ? » Et pourquoi est-il dit à un autre endroit: « Pour celui-là nous ne savons d’où il est3? Je suis donc devenu « étranger aux fils de ma mère ». Ils n’ont su d’où j’étais, et leur chair était ma chair : ils ne savaient pas que je suis né de la race d’Abraham; c’est en lui que mon corps était caché, lorsqu’il ordonna à son serviteur de mettre sa main sous sa cuisse, et qu’il jura par le Dieu du ciel4. « Je suis devenu un étranger pour les fils de ma mère ». Pourquoi? Comment ne m’ont-ils point connu? Pourquoi m’ont-ils traité comme un étranger? Comment ont-ils bien osé dire: « Nous ne savons d’où il est? Parce que le zèle de votre maison m’a dévoré5» ; c’est-à-dire, parce que j’ai poursuivi en eux leurs iniquités, parce qu’au lieu de les supporter patiemment je les ai repris, parce que j’ai cherché votre gloire dans votre maison, que j’ai frappé du fouet ceux qui commettaient des malversations dans le temple6 : c’est là aussi qu’il est dit que « le zèle de votre maison m’a dévoré ». De là vient que je suis un hôte, un étranger; de là encore: «Nous ne savons d’où il est ». Ils sauraient d’où je suis, s’ils connaissaient vos commandements. Et si je les avais trouvés fidèles à vos préceptes, le zèle de votre maison ne m’eût point dévoré. « Et les injures de ceux qui vous outragent sont retombées sur moi ». C’est là le passage que citait saint Paul (vous venez de l’entendre lire), et il ajoute: « Tout ce qui est écrit, n’est écrit que pour nous instruire, et pour nous donner l’espérance dans la consolation des saintes Ecritures7 ». Il attribue donc au Christ cette parole: « Les injures de ceux qui vous outragent sont retombées sur moi ». Pourquoi sur vous? Peut-on outrager le Père, sans outrager le Christ lui-même? Pourquoi « les injures de ceux qui vous outragent, retombent-elles sur moi? », parce que celui qui me connaît, connaît aussi le Père8 : parce que nul n’a insulté le Christ, sans insulter Dieu parce que nul ne peut honorer le Père, sinon celui qui honore le Fils9. « Les injures de ceux qui vous outragent retombent sur moi », parce qu’elles arrivent jusqu’à moi.