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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXVIII.
DEUXIÈME DISCOURS SUR LE PSAUME LXVIII.

3.

« Veillez sur mon âme et rachetez-la1 ». Cela n’a pas besoin d’explication : voyons ce qui suit. « Délivrez-moi à cause de mes ennemis ». Voilà une prière que nous devons admirer, qu’il ne faut pas effleurer légèrement, ni négliger en courant; il faut l’admirer : « Délivrez-moi, à cause de mes ennemis ». Qu’est-ce à dire : « A cause de mes ennemis, délivrez-moi? » Afin que ma délivrance les confonde, les tourmente. Quoi donc ! si nul ne devait souffrir de ma délivrance, ne faudrait-il pas me secourir? Eh ! la délivrance n’est-elle si agréable pour toi, que quand elle devient la damnation d’un autre? Voilà qu’il n’y a aucun ennemi, que ta délivrance doive couvrir de confusion ou tourmenter; en demeureras-tu là? Ne voudras-tu pas être délivré? Ou bien, tes ennemis doivent-ils profiter de ta délivrance, au point de pouvoir se convertir? Mais ce qui doit nous étonner, c’est que le Prophète ait ainsi motivé sa prière. Est-ce qu’un serviteur de Dieu n’est délivré par le Seigneur son Dieu, que pour le progrès des autres? Mais alors, si nul n’en devait profiter, ce serviteur de Dieu ne serait-il donc point délivré? A quelque point de vue que j’envisage soit le châtiment, soit ta délivrance des ennemis, je ne vois point le motif de cette prière: « Délivrez-moi, à cause de mes ennemis »; à moins d’entendre par là un autre motif, et quand je vous l’aurai exposé, avec le secours de Dieu, chacun de vous en jugera selon l’esprit qui habite en lui. Il y a pour les saints une certaine délivrance occulte : elle a lieu pour eux. Il en est une autre, publique et évidente: elle a lieu à cause de leurs ennemis, que Dieu veut punir ou délivrer. A la vérité Dieu n’a pas délivré des violences de la persécution ces frères : « Macchabées2, dont Antiochus, dans sa fureur, il fit venir la mère, afin que ses caresses rappelassent ses enfants à l’amour de la vie, et qu’en cherchant à vivre pour les hommes ils mourussent devant Dieu. Mais cette mère, différente d’Eve et semblable à l’Eglise, vit mourir avec joie, afin de les retrouver vivants, ceux qu’elle avait enfantés avec douleur; elle les exhortait à choisir la mort pour les lois de la patrie et du Seigneur leur Dieu, plutôt que de vivre en les méprisant. Que devons-nous croire ici, mes frères, sinon qu’ils furent délivrés? Mais leur délivrance fut occulte : enfin Antiochus lui-même, qui les fit mettre à mort, crut avoir fait ce que sa cruauté lui dictait, ou plutôt lui imposait. Mais ce fut d’une manière évidente que les trois enfants furent délivrés des flammes de la fournaise3 ; puisque leurs corps en furent retirés, et que l’on vit qu’ils étaient sains et saufs. Les uns donc furent couronnés d’une manière invisible, les autres délivrés au grand jour : tous néanmoins furent sauvés. Quel fruit ces trois enfants tirèrent-ils de leur délivrance? pourquoi leur couronnement fut-il différé? Nabuchodonosor lui-même se convertit à leur Dieu; il prêcha ce Dieu qui avait délivré ses serviteurs, ce même prince qui l’avait méprisé en jetant les jeunes hommes dans la fournaise. Il y a donc une délivrance occulte, et une délivrance évidente. La délivrance occulte est pour l’âme, tandis que la délivrance évidente est pour le corps : l’âme est délivrée secrètement, le corps l’est ostensiblement. Si donc il en est ainsi, reconnaissons la voix du Seigneur dans ce psaume: ce qu’il nous a dit plus haut: « Veillez sur mon âme et délivrez-la », s’entend de la délivrance invisible. Reste alors à délivrer le corps: et en effet, à la résurrection du Sauveur, et quand il monta aux cieux, quand il envoya d’en haut l’Esprit-Saint4, ceux qui l’avaient mis à mort embrassèrent la foi, et d’ennemis qu’ils étaient devinrent ses amis, par l’effet de la grâce, et non par leur propre justice. C’est pourquoi le Prophète poursuit : « Délivrez-moi à cause de mes ennemis. Veillez sur mon âme », mais secrètement : « A cause de mes ennemis, délivrez » aussi mon corps. Car il ne servirait de rien à mes ennemis que vous eussiez seulement délivré mon âme : ils croiront qu’ils ont fait quelque chose, qu’ils ont atteint leur but. Qu’est-il besoin de répandre mon sang, si je dois passer par la corruption5? Donc « veillez sur mon âme et délivrez-la », car vous seul le savez : ensuite, « à cause de mes ennemis, délivrez-moi », afin que ma chair ne voie point la corruption.


  1. Ps. LXVII, 19.  ↩

  2. II Machab. VII. ↩

  3. Dan. III, 49.  ↩

  4. Act. I, 9, et II, 4  ↩

  5. Ps. XXIX, 10. ↩

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Discours sur les Psaumes

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