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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXX.
PREMIER DISCOURS SUR LE PSAUME LXX.

1.

Dans toutes les saintes Ecritures, la grâce de Dieu qui nous délivrer se signale à notre attention afin de nous stimuler davantage. Voilà ce que chante le Prophète, dans le psaume dont nous voulons entretenir votre charité. Le Seigneur m’aidera, afin que j’en conçoive une idée convenable, et que je vous l’explique aussi d’une manière qui vous soit utile. Je suis en effet dominé par la crainte et par l’amour de Dieu ;par la crainte, car il est juste; par l’amour, car il est miséricordieux. « Qui pourrait en effet lui dire : Que faites-vous1», s’il condamnait l’injuste? Combien est grande sa miséricorde, pour qu’il justifie l’injuste ? De là vient que l’Apôtre, dans ce que vous venez d’entendre, nous prêche la grâce: et cette prédication lui attirait l’inimitié des Juifs, qui s’appuyaient sur la lettre de la loi, qui s’éprenaient de leur propre justice, et la vantaient. C’est d’eux que l’Apôtre a dit : « Je leur rends ce témoignage, qu’ils ont le zèle de Dieu, mais non selon la science ». Et comme si nous lui demandions : Qu’est-ce qu’avoir le zèle de Dieu non point selon la science? il ajoute aussitôt : « Ne connaissant point la justice de Dieu, et voulant établir la leur, ils ne se sont point soumis à la justice de Dieu2 ». Ils se glorifient de leurs oeuvres, dit-il, et se privent ainsi de la grâce; et comme s’ils étaient pleins de confiance dans leur fausse santé, ils se dérobent au médecin. C’est contre ces présomptueux que le Seigneur avait dit: « Je ne suis point venu inviter les justes, mais les pécheurs à la pénitence. Ce ne sont point ceux qui se portent bien, mais les malades qui ont besoin du médecin3». Toute la grande science d’un homme est donc de savoir que de lui-même il n’est rien, et que c’est de Dieu et pour Dieu qu’il est tout ce qu’il peut être. « Qu’avez-vous », dit saint Paul, « que vous n’ayez point reçu; et si vous avez reçu, pourquoi vous glorifier comme si vous n’aviez point reçu4? » Telle est la grâce que nous prêche saint Paul : ce fut ainsi qu’il s’attira l’inimitié des Juifs qui se glorifiaient de la lettre de la loi et de leur propre justice. C’est donc en nous prêchant cette grâce que l’Apôtre, dans le passage qu’on vient de nous lire, nous tient ce langage: « Pour moi, je suis le moindre des Apôtres, indigne même du nom d’apôtre, parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu5. Mais Dieu m’a fait miséricorde», ait-il dit ailleurs, « parce que j’ai agi dans l’ignorance n’ayant point la foi ». Et un peu plus loin : « Ç’est une vérité certaine, et digne d’être reçue en toute soumission, que Jésus-Christ est venu dans ce monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier.

N’y avait-il donc point de Pécheurs avant lui? Pourquoi dire alors : « Je suis le premier? » J’ai devancé les autres, non par le temps, mais en malice. « Or », poursuit-il, « j’ai obtenu miséricorde, afin que je fusse le premier en qui Jésus-Christ fît éclater sa longanimité, et que je servisse d’exemple à ceux qui croiront en lui, pour la vie éternelle6 »; c’est-à-dire, afin que tout homme inique, tout pécheur désespérant de lui même, s’armant en quelque sorte d’un courage de gladiateur, résolu de suivre ses penchants, parce qu’il se croit damné sans ressource, jette les yeux sur l’apôtre saint Paul, à qui Dieu a pardonné une telle cruauté, une si noire malice, et qu’il abjure son désespoir pour se retourner vers Dieu. Telle est donc la grâce que Dieu nous prêche dans ce psaume: parcourons-le, afin de voir s’il en est ainsi, ou si je ne lui donne pas un sens étranger. Je crois en effet que c’est là le sentiment qui y règne, et qui résonne dans presque toutes ses syllabes: c’est-à-dire qu’il a pour objet de nous prêcher le don gratuit de la grâce de Dieu, qui nous délivre, malgré notre indignité, non point à cause de nous, mais bien à cause d’elle-même: et quand même je ne vous tiendrais point ce langage, et que je ne vous aurais point fait ce préambule, tout homme entrerait dans ce sentiment, pour peu qu’il eût d’intelligence, et qu’il apportât son attention aux paroles de ce psaume. Le texte seul suffirait pour changer son opinion, s’il eût été d’un autre avis, et l’amener à ce qui retentit dans le psaume. Qu’est-ce à dire? que nous placions en Dieu toute notre espérance, que par nous-mêmes nous ne présumions aucunement de nos forces; de peur qu’en nous attribuant ce qui vient de Dieu, nous ne perdions ce que nous avons reçu.


  1. Sag. XII, 12.  ↩

  2. Rom, X, 2, 3. ↩

  3. Matth. IX, 12, 13.  ↩

  4. I Cor. IV, 7.  ↩

  5. Id. XV, 9. ↩

  6. I Tim. I, 13, 15, 16. ↩

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