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« A cause de la désolation des opprimés, et des gémissements des pauvres, je me lèverai, dit le Seigneur (Ps. XI, 6 )». C’est ainsi que, dans l’Evangile, le Seigneur prend en pitié ce peuple disposé à l’obéissance, mais qui n’avait point de pasteur. Aussi disait-il : « La moisson est abondante, mais il y a peu d’ouvriers (Matt. IX, 37 ) ». Nous pouvons attribuer ces paroles à Dieu le Père, qui a daigné envoyer son Fils à cause des pauvres et des misérables, c’est-à-dire de ceux qui étaient dans la pauvreté, dans l’indigence des biens spirituels. De là vient qu’il commença son discours sur la montagne en s’écriant : « Bienheureux les pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux leur appartient (Id. V, 3 ). « Je mettrai dans le Sauveur », il ne dit point ce qu’il mettra, mais « dans le Sauveur » se doit entendre de Jésus-Christ, d’après cette parole: « Mes yeux ont vu votre Sauveur (Luc, II, 30 ) ». Dès lors nous devons comprendre qu’il a mis dans le Sauveur ce qui est nécessaire pour mettre fin à la misère des pauvres, et consoler le gémissement des opprimés. « J’agirai en lui avec confiance » ; ainsi qu’il est dit dans l’Evangile, « que Jésus les enseignait comme ayant autorité, et non comme leurs scribes (Matt. VII, 29 ) ».