12.
« Devant lui les habitants de l’Ethiopie se prosterneront, et ses ennemis baiseront la poussière1 ». Les Ethiopiens désignent ici les nations, c’est la partie pour le tout, et le Prophète choisit ici la nation la plus reculée sur les confins de la terre. « Ils se prosterneront en sa présence », est-il dit, pour, ils l’adoreront. Or, comme il doit naître en diverses contrées de la terre des schismes qui porteront envie à l’Eglise catholique répandue dans le monde entier; comme ces schismes se diviseront ét porteront chacun le nom de son auteur; comme ils s’attacheront aux hommes qui les ont provoqués, jusqu’à combattre même cette gloire du Christ resplendissante chez tous les peuples, voilà que le Prophète à ces paroles: « Les Ethiopiens se prosterneront devant lui », ajoute: « Et ses ennemis baiseront la poussière » : c’est-à-dire, aimeront les hommes et porteront envie à cette gloire du Christ, qui a fait dire : « Elevez-vous, Seigneur, au-dessus des cieux, et que votre gloire apparaisse à la terre2 ». L’homme a mérité, par son péché, d’entendre : « Tu es terre, et tu retourneras dans la terre3». Or, baiser cette terre, c’est-à-dire, se soumettre avec joie à l’autorité de ces hommes frivoles, les aimer, y trouver ses délices, c’est contredire les saintes Ecritures, qui préconisent l’Eglise catholique, dont le règne s’étendra, non plus sur quelque partie de la terre, comme il en est des schismes, mais qui envahira successivement l’univers entier et jusqu’aux Ethiopiens, c’est-à-dire aux plus éloignés, comme aux Plias dépravés des hommes.