15.
Mais on peut objecter : Si l’homme était au pouvoir du démon à cause de ses péchés, ces mêmes péchés plaisaient-ils donc au Christ pour qu’il délivrât le pauvre des mains du puissant? Loin de là; lui-même doit « pardonner au pauvre et à l’indigent1 », c’est-à-dire remettre les fautes à l’homme humble, qui n’a pas confiance dans ses propres mérites, qui n’espère point son salut de sa propre force, mais qui sent le besoin de la grâce du Sauveur. « Et il sauvera les âmes des pauvres ». Le Prophète nous signale ainsi le double effet de la grâce; et dans la rémission des péchés, quand il dit: « Il pardonnera au pauvre et à l’indigent » ; et dans la part qui nous est donnée à la justice, quand il ajoute: « Il sauvera les âmes des pauvres ». Nul en effet ne peut sans la grâce de Dieu se procurer le salut, qui est la justice parfaite. Car l’accomplissement de la loi, c’est la charité, et la charité n’existe point en nous par notre propre . force, mais elle est répandue dans nos coeurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné2.