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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXII.

4.

Qui parle dans ce psaume? « Asaph1». Qu’est-ce que « Asaph? » D’après le sens que nous donne la traduction de l’hébreu en grec, et du grec en latin, « Asaph » signifie synagogue. Voici donc la voix de la synagogue. Maïs à ce mot de synagogue, n’écoute pas ta haine contre cette meurtrière du Sauveur. Il est vrai que cette synagogue a mis à mort le Sauveur, nul n’en doute; mais souviens-toi que c’est de la synagogue que sont venus ces chefs du bercail dont nous sommes les agneaux. De là cette parole du psaume « Amenez au Seigneur les fils des béliers2 ». Or, quels sont ces béliers? C’est Pierre, c’est Jean, c’est Jacques, c’est André, c’est Barthélemy, ce sont les autres Apôtres. C’est de là que vient Saul d’abord, ensuite appelé Paul, c’est-à-dire tout d’abord orgueilleux, puis humble. Car, vous le savez, Saül, d’où vient le nom de Saul, fut un roi superbe et insoumis. Ce ne fut point par une espèce de jactance que l’Apôtre changea son nom ; mais Saul devint Paul, ou plutôt l’orgueilleux devint humble. Car Paul, ou paulum, désigne la médiocrité. Or, veux-tu savoir ce que signifie Saul? Ecoute ce même Paul, te racontant ce qu’il a été par sa propre malice, et ce qu’il est devenu par la grâce de Dieu : écoute quel était Saul, et quel est Paul. « Tout d’abord, j’ai été un blasphémateur », nous dit-il, « j’ai persécuté, j’ai outragé3 ». Voilà Saul, écoute maintenant Paul : « Je suis », dit-il, « le moindre des Apôtres ». Qu’est-ce à dire le moindre, sinon le plus petit ou Paul? Et il ajoute : « Je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre ». Pourquoi ? parce que j’ai été Saul. Comment Saul? Qu’il nous l’explique : « Parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu : mais la grâce de Dieu m’a fait ce que je suis4 ». Il se dérobe à sa propre grandeur, il se fait petit en lui-même, et grand en Jésus-Christ. Le voilà Paul, que dit-il? « Dieu », nous dit-il, « n’a point repoussé son peuple », et il parle du peuple Juif, son peuple qu’il a connu dans sa prescience. Car moi aussi, je suis enfant d’Israël, de la race d’Abraham, et de la tribu de Benjamin5 ». Donc Paul lui-même nous vient de la synagogue, Pierre et les autres Apôtres de la synagogue. Donc à ce nom de synagogue, ne t’arrête pas à ce qu’elle mérite, mais à ce qu’elle a produit. Donc la synagogue parle dans ce psaume, alors que finissent les psaumes de David, fils de Jessé : c’est-à-dire, alors que touchaient à leur fin, ces objets temporels d’un culte que ce peuple charnel rendait à Dieu. Pourquoi devaient-elles finir, sinon pour que l’on en cherchât d’autres? Et quelles autres chercher? d’autres qui n’étaient point là? Nullement, mais bien celles qui étaient voilées sous ces figures, et non celles qui n’y étaient point; mais celles qui s’y cachaient sous l’enveloppe des mystères, comme le fruit dans sa racine. Quelles autres chercher? Ces promesses qui étaient pour nous des figures6.


  1. Ps. LXXII, 1.  ↩

  2. Id. XXVIII, I. ↩

  3. I Tim. I, 13. ↩

  4. I Cor. XV, 9, 10. ↩

  5. Rom. XI, 1, 2. ↩

  6. I Cor. X, 6.  ↩

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