3.
Cette répétition devient ici une confirmation ; ainsi ta confession ne te cause aucun repentir. Celui qui reçoit cet aveu n’est point un Dieu cruel, ni vindicatif, mi insulteur : confesse-toi sans crainte. Ecoute celte autre parole encourageante du psaume: « Confessez-vous au Seigneur, parce qu’il est bon1 ». Qu’est-ce à dire, « parce qu’il est bon? » Pourquoi redouter l’aveu? Le Seigneur est bon, il pardonne à celui qui avoue . Crains d’avouer devant un homme qui est le juge, de peur qu’il ne te châtie, mais non devant Dieu ; l’aveu te le rendra propice, et ta négation ne lui déroberait pas ta faute. « Nous vous confesserons, Seigneur, nous vous confesserons, nous invoquerons avec confiance votre saint nom ». Nous avons épuisé nos coeurs par la confession; vous nous avez jetés dans l’effroi et purifiés. L’aveu nous humilie; approchez-vous des humbles, ô vous qui vous éloignez des superbes. En beaucoup d’endroits de l’Ecriture, nous voyons, dans la répétition, une confirmation de la pensée. De là cette locution de Notre-Seigneur : « En vérité, en vérité2». De là vient que dans plusieurs psaumes, nous lisons : «Ainsi soit-il, ainsi soit-il3 ». Une seule fois suffisait pour le sens, la répétition n’est qu’une manière de le corroborer. Pharaon, roi d’Egypte, vous le savez, pendant que Joseph était en prison pour avoir aimé la chasteté, Pharaon, dis-je, eut un songe : sept vaches grasses qui furent dévorées par sept vaches maigres; et ensuite sept épis pleins dévorés par sept épis grêles. Or, quelle interprétation donna Joseph? S’il vous en souvient, ce n’étaient point là deux songes, mais une même vision. « Il n’y a », dit Joseph, «qu’un même sens : la seconde vision», ajouta-t-il, « vient confirmer la première4». Je vous fais ces réflexions, afin que la répétition, dans le langage des saintes Ecritures, ne vous apparaisse point comme un besoin de parler. Souvent, en effet, la répétition n’est qu’une confirmation de la pensée. « Mon coeur est prêt, Seigneur », dit le Prophète, « mon coeur est prêt5». Ailleurs il s’écrie : « Attends le Seigneur, agis avec courage, raffermis ton coeur, et attends le Seigneur6 ». Il y a dans les Ecritures une foule de répétitions semblables. Qu’il nous suffise de vous avoir expliqué cette manière de parler, pour observer cette règle en semblable rencontre. Revenons maintenant à notre Psaume : « Nous vous confesserons », dit le Prophète, « et nous en appellerons à nous». Je vous ai dit pourquoi l’aveu précède ici l’invocation. Invoquer, c’est inviter. Or, le Seigneur ne se rendra pas à ton invitation, si tu es orgueilleux; et si tu es orgueilleux, tu ne pourras faire l’aveu de tes fautes. Or, tu ne caches rien à Dieu qu’il ne sache, et ton aveu ne lui apprend rien; seulement il te purifie.