14.
« Et je briserai toute la force des impies, et la force des justes sera élevée1 ». Voici encore : « Il abaisse l’un, il élève l’autre ». Les pécheurs ne veulent point dompter ici ces forces qui seront infailliblement brisées à la fin. Tu ne veux point que le Christ les brise alors ; brise-les toi-même aujourd’hui. Car tu as entendu plus haut, et garde-toi de le mépriser : « J’ai dit aux pécheurs : N’agissez plus injustement; et aux coupables :
« Ne vous élevez point avec orgueil ». Mais à ces paroles : « Ne vous élevez point avec orgueil », tu as répondu par le mépris et avec une orgueilleuse enflure : la fin viendra pour toi, et alors s’accomplira cette parole : « Je briserai toutes les cornes des pécheurs, et j’élèverai les cornes des justes ». Par les cornes des pécheurs, on entend ces dignités dont ils s’enorgueillissent, et par les cornes des justes les dons du Christ. Ce mot de cornes désigne en général tout ce qui est élevé. Dédaigne sur la terre une élévation terrestre, afin que tu sois un jour grand dans le ciel. Si tu aimes la gloire d’ici-bas, tu n’auras pas celle d’en haut il y aura confusion pour toi, à voir ton orgueil brisé, et gloire pour toi à voir élever ta force. C’est donc maintenant qu’il faut choisir, et non plus alors. Tu ne pourras dire : Renvoyez-moi afin que je choisisse ; car tu as entendu : « J’ai averti l’impie ». Si je ne l’ai point fait, prépare tes excuses, ta défense , mais si je l’ai dit, fais par avance l’aveu de tes fautes, afin de ne pas aboutir à la damnation ; car au jugement ton aveu serait trop tardif, et ta défense inutile.
-
Id. 11. ↩