14.
« C’est pourquoi la pensée de l’homme vous confessera, et les restes de cette pensée célébreront une fête en votre honneur». « Unie pensée » d’abord, et ensuite « les restes de cette pensée » Quelle est cette « pensée » première? Celle qui commence, et la bonne « pensée » est celle qui commence l’accusation de ses fautes. La confession nous unit au Christ. Mais cette confession elle-même ou cette première « pensée » laisse en nous comme des suites, et ces mêmes « suites de la pensée célébreront en votre honneur des solennités. La pensée de l’homme vous confessera, et les suites de cette pensée célébreront des solennités en votre honneur1 » Quelle sera donc « la pensée qui confessera? » Une désapprobation de notre vie passée, qui prend à dégoût ce que nous avons été, et nous fait ce que nous n’étions pas encore: telle est la première « pensée ». Toutefois, comme l’aveu de tes fautes qui est le fruit de ta première pensée , te doit éloigner du péché, saris te faire oublier que tu as été pécheur; avoir été pécheur, c’est là célébrer une fête en l’honneur de Dieu. Encore plus de clarté. La première « pensée » est l’aveu qui nous fait rompre avec le passé: mais oublier les fautes dont nous avons été délivrés, c’est ne pas remercier Dieu, et ne point célébrer une fête en son honneur. Voyez la première « pensée » de Saul devenu apôtre, et déjà Paul. Il était d’abord Saut, quand une voix se fit entendre du ciel, au moment où il persécutait le Christ, enlevait les chrétiens, et les cherchait partout pour les traîner à la mort; il entendit cette voix du ciel: « Saul, Saul, pourquoi me persécuter2?» Environné de lumière et néanmoins frappé d’aveuglement afin de ne voir qu’à l’intérieur, il émit sa première pensée d’obéissance. Il entendit ces paroles: « Je suis Jésus de Nazareth que tu persécutes. Seigneur », dit-il alors, « que voulez-vous que je fasse3? »
C’est là une « pensée » de confession ; il appelle Seigneur Celui qu’il persécutait. Comment « les restes de cette pensée seront-ils une fête ? » Saint Paul vous l’a dit lui-même, dans la lecture que vous avez entendue : « Souvenez-vous que Jésus-Christ, de la race de David, est ressuscité selon l’Evangile que j’annonce4 ». Qu’est-ce à dire : « Souvenez-vous ? » Que cette « pensée », qui vous a fait tout d’abord avouer vos fautes, ne s’efface point de votre mémoire. Et voyez comme le même Apôtre se souvient du lardon qui lui a été accordé: « Tout d’abord », nous dit-il ailleurs, « je fus un blasphémateur, un persécuteur, un ennemi5 ». Mais dire: « Je fus un blasphémateur », est-ce l’être encore? Pour n’être plus blasphémateur, il eut tout d’abord une « pensée » de confession : et pour se souvenir du pardon, il eut « ces suites de la pensée6 », et ces suites furent une fête en l’honneur de Dieu.