17.
« Tous ceux qui l’environnent, lui offriront des présents». Qui est-ce qui environne le Seigneur ? En quel lieu peut-être celui-ci pour dire: « Tous ceux qui l’environnent?» Si tu as en pensée Dieu le Père, où peut n’être l’oint Celui qui est présent partout? Si c’est le Fils dans sa nature divine, il est avec le Père, présent partout : car il est la sagesse de Dieu, dont il est dit : « Elle atteint partout à cause de sa pureté1 ». Si tu envisages le Fils, comme revêtu de notre chair, tel qu’on l’a vu parmi les hommes, il fut crucifié, il est ressuscité, et nous savons qu’il est monté au ciel. Qui donc est autour de Dieu ? Les anges. Et nous, n’offrons-nous aucun présent? Car le Prophète a dit : « Tous ceux qui l’environnent lui offriront des présents ».Si Notre-Seigneur était enseveli quelque part sur ta terre, si son corps était renfermé dans quelque tombeau comme celui des martyrs, nous remarquerions ceux qui seraient à l’entour, et les peuples qui avoisineraient ce tombeau, ou ceux qui y viendraient de toutes parts. Maintenant qu’il s’est élevé de la terre, il est au ciel. Que signifie : « Tous ceux qui l’environnent lui offriront des présents ? » Je vais vous dire le sens que Dieu daigne m’inspirer au sujet de ces paroles : s’il s’en présente un meilleur, il sera également à vous, car la vérité est de tout le monde : elle n’est ni à vous ni à moi, ni à celui ci, ni à celui-là, elle est commune à tous. Peut-être est-elle au milieu de nous, afin d’être ainsi environnée de tous ceux qui l’aiment. Ce qui est commun à tous, est au milieu de tous. Qu’est-ce à donc au milieu? Egalement éloignée de tous, également rapprochée de tous. Ce qui n’est pas au milieu, paraît un bien privé. Ce qui est public, se place au milieu, afin que tous ceux qui viennent en aient une part, en soient éclairés. Que nul ne dise: Ceci est à moi, de peur de s’approprier ce qui est au milieu pour tous. Qu’est-ce donc: « Tous ceux qui l’environnent lui offriront des présents ? » Tous ceux qui comprennent que la vérité est commune à tous, qui ne tentent pas de se l’approprier avec orgueil comme leur bien propre, lui offriront des présents, parce qu’ils ont de l’humilité. Ceux, au contraire, qui s’emparent de ce qui est commua à tous, qui attirent séparément à eux ce qui est au milieu, n’offrent pas des présents à Dieu; car « tous ceux qui l’environnent offrent les présents au Dieu terrible ». C’est au Dieu terrible que l’on fait des offrandes. Qu’ils le craignent dès lors, tous ceux qui l’environnent. lis le craindront en effet, et le loueront avec frayeur, car ils ne l’environnent que pour l’atteindre, afin de le posséder en commun, d’en recevoir une lumière commune à tous. C’est là craindre Dieu. Chercher à se l’approprier, de sorte qu’il ne soit plus le bien de tous, c’est le propre de l’orgueil. Or, il est écrit : « Servez le Seigneur avec crainte, et louez-le avec tremblement2 ». Donc ceux qui l’environnent lui offriront des présents, car ceux-là sont humbles qui savent que la vérité est le bien de tous.