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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVII.

8.

« Combien a-t-il adressé d’ordonnances à nos pères, afin qu’ils les tissent connaître à leurs fils, à la génération qui viendra, aux fils qui sont à naître et qui viendront, et qui les raconteront à leurs enfants; afin qu’ils mettent leur espérance en Dieu, qu’ils n’oublient point les oeuvres du Seigneur, et qu’ils recherchent ses préceptes ; afin qu’ils ne deviennent point comme leurs pères, une race indocile et rebelle; une race dont le coeur n’a pas été droit, dont l’esprit n’a pas été fidèle là Dieu1 ». Ces paroles désignent en quelque sorte deux peuples, un peuple de l’Ancien, et un peuple du Nouveau Testament. Car le Prophète, en disant: « Combien il a adressé d’ordonnances à nos pères, afin de les faire connaître à leurs fils »; fait voir qu’ils ont reçu ces ordonnances, « afin de les faire connaître à leurs fils »; mais il ne dit point qu’ils les aient eux-mêmes connues ou accomplies : ils les recevaient seulement « pour transmettre à une autre génération », ce qu’ils n’avaient pas compris eux-mêmes. « Les enfants qui naîtront et qui s’élèveront ». Ceux qui sont nés ne se sont point élevés: leur coeur n’était point en haut, mais bien sur la terre. Ce n’est qu’avec le Christ qu’on s’élève; de là cette parole : « Si vous vous êtes relevés avec le Christ, cherchez les choses d’en haut2. Qu’ils disent à leurs enfants », s’écrie le Prophète, « de mettre en Dieu leur espérance ». C’est ainsi que les justes ne cherchent point à établir leur propre justice, mais qu’ils découvrent leur voie en Dieu lui-même, espèrent en lui, afin que sa grâce agisse en eux3. « Et qu’ils n’oublient point les oeuvres de Dieu », en s’élevant eux-mêmes, en vantant leurs oeuvres, comme si elles étaient leurs oeuvres; tandis que c’est Dieu qui, dans sa miséricorde, opère, chez tous ceux qui font le bien, et le vouloir et le faire4. « Et qu’ils recherchent ses commandements ». Comment les chercher, s’ils les savent déjà? « Combien», dit le Prophète, « il a fait d’ordonnances à nos pères, qui doivent les transmettre à leurs fils, afin qu’une autre génération en ait connaissance ». Que connaîtra-t-elle? Assurément les commandements qu’il a faits. Comment rechercheront-ils, sinon qu’en mettant leur confiance en Dieu, ils rechercheront en lui la grâce de les accomplir? «Afin qu’ils ne deviennent point, comme leurs pères, une génération indocile et rebelle, une génération dont le coeur n’a pas été droit ». Et il nous en explique aussitôt le motif: « Leur esprit», dit-il, « n’a pas été fidèle à Dieu » ; c’est-à-dire qu’ils n’ont pas eu cette foi, qui obtient de faire ce que la loi commande. Car la loi divine s’accomplit quand l’esprit de l’homme se met en accord avec l’esprit de Dieu et cela n’arrive que par la foi en celui qui justifie l’impie5. Telle est la foi que n’eut point cette génération indocile et rebelle; de là cette parole du Prophète : « Son esprit n’avait point mis sa foi en Dieu». Cette expression désigne admirablement la grâce de Dieu, qui ne se borne point à effacer le péché, mais qui se fait du coeur de l’homme un coopérateur dans les bonnes oeuvres comme si le Prophète disait: Son esprit ne s’est point confié à Dieu. Pour le coeur, en effet, se confier en Dieu, c’est croire que nous ne pouvons sans Dieu arriver à la justice, mais bien avec Dieu. C’est encore là croire en Dieu, ce qui est plus que croire à Dieu. Souvent, en effet, il nous faut croire au premier homme venu, bien qu’il ne faille point croire en lui. Croire en Dieu, c’est donc nous attacher en lui par la foi, afin d’agir avec Dieu qui fait le bien. «Sans moi», dit l’Evangile, « vous ne pouvez faire aucun bien6». Que pouvait dire de plus l’Apôtre, qui nous déclare que : « Celui qui s’attache à Dieu devient un même esprit7 ? » Autrement la loi n’est qu’un témoignage pour condamner le coupable, et non pour l’absoudre. Elle est une lettre menaçante qui convaincra les prévaricateurs, et non un esprit de grâce qui délivre et justifie les coupables. Donc cette génération, dont l’exemple est à éviter, fut indocile et rebelle, parce que « son esprit ne se confia point dans le Seigneur » : parce que si elle crut parfois à Dieu, elle ne crut point en Dieu : elle ne s’attacha point à Dieu par la foi, afin que sanctifiée par Dieu, elle put faire avec lui le bien qu’il eût fait en elle.


  1. Ps. LXXVII, 5-8.  ↩

  2. Colos. III, 1. ↩

  3. Ps. XXXVI, 5 ↩

  4. Philipp. II, 13.  ↩

  5. Rom. IV, 5.  ↩

  6. Jean, XV, 5.  ↩

  7. I Cor, VI, 17, ↩

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Discours sur les Psaumes

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