18.
Mais pour les infidèles, comme pour cette nation indocile et rebelle, il arrive que les viandes sont encore dans leurs bouches, quand « la colère de Dieu s’allume contre eux, et en tue un grand nombre »; c’est-à-dire la plus grande partie, ou, comme portent certains manuscrits, « les plus gras d’entre eux ». Il est vrai que nous n’avons point vu cela dans les manuscrits grecs en notre possession. Mais si tel est le sens le plus vrai, que faut-il entendre par « les plus gras », sinon les plus orgueilleux, dont il est dit que u leur « iniquité semble venir de leur plénitude1? « Et il abattit l’élite d’Israël ». Il y avait là des élus, à la foi desquels n’avait aucune part cette génération indocile et rebelle. Mais de quoi furent-ils empêchés, sinon d’être utiles à ceux que leur affection paternelle eût voulu conseiller? De quoi peut servir la pitié humaine aux hommes qui ont irrité Dieu? L’Ecriture, en disant que les élus furent liés, n’a-t-elle pas voulu nous faire comprendre que les hommes séparés de cette race par leur vie et leurs moeurs, étaient non-seulement des modèles de justice, mais aussi des modèles de patience, puisqu’ils étaient confondus dans les châtiments du peuple ? Car je ne vois point pour quel autre motif Dieu aurait laissé emmener en captivité les saints et les pécheurs : aussi lisons-nous dans les manuscrits grecs, non plus enepodisen, ou « il empêcha », mais qui se traduit mieux par « il lia ensemble ».
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Ps. LXXII, 7. ↩