DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVIII.
LES PERSÉCUTIONS DE JÉRUSALEM.
Sous la forme du passé, le Prophète ne plaint à Dieu de ce que le Seigneur lui découvre pour l’avenir, et an nom de ceux qui vivront alors, s’il est question de la ruine de Jérusalem sous Titus, car alors l’héritage du Seigneur serait un peuple qui aurait rejeté le Christ, quoique les premiers fidèles en soient issus, ainsi que les premières Eglises qui appartiennent à cet héritage par leur foi, mais non le reste du peuple. La Jérusalem du Prophète serait l‘Eglise formée de la gentilité et de la circoncision; le temple détruit se dirait des fidèles égorgés, pierres vivantes de l’Eglise : Jérusalem est une hutte abandonnée, puisque les martyrs ou les fruits que l’on y gardait sont retournés au ciel. Le sang coula dans le monde entier, et la terreur empêchait que l’on donnât la sépulture. Le Prophète appelle colère la vengeance que Dieu tire de l’injustice, et son zèle le soin de notre âme; mais Dieu est toujours calme. Cette colère se répandra sur les ennemis de Dieu La maison de Jacob, c’est l’Eglise dont plusieurs membres effrayés retourneront au paganisme. Mais comme les persécuteurs n’ont de pouvoir que selon la permission de Dieu, le Prophète implore son secours et sa délivrance, afin que les nations voient la puissance du Seigneur et se convertissent. S’il appelle la vengeance divine, c’est par amour de cette justice, ou qui corrige l’impie, ou qui détourne de l’impiété, ou qui du moins fait éclater l’équité du juge ; il ne déteste que le vice. Les chaînes dans lesquelles il veut que Dieu l’entende, sont les infirmités qui font gémir les bons, on les liens de la sagesse. Le sang des martyrs a fait vivre l’Eglise an lieu de la détruire ; elle voit la réprobation des persécuteurs, et chante les louanges de Dieu, jusqu’à la fin des siècles.