11.
Le Prophète sait fort bien que si, d’une part, Dieu doit châtier selon leur perversité la volonté des persécuteurs, d’autre part eux n’auraient eu contre son héritage aucune puissance, s’il n’avait voulu par le fouet du châtiment corriger son peuple de ses péchés. C’est pourquoi il ajoute : « Ne vous souvenez point de nos anciennes iniquités1 ». Je ne dis pas simplement de nos iniquités passées, et qui pourraient être bien récentes; mais des « anciennes », c’est-à-dire de celles qui viennent de nos pères. Car ce n’est plus le châtiment qui est dû à ces offenses, mais bien la condamnation. « Que vos miséricordes nous préviennent». Qu’elles nous arrivent avant le jugement. « Car la miséricorde est préférable au jugement. Or, le jugement sera sans miséricorde, mais pour celui qui n’aura pas été miséricordieux2 ». Et quand il ajoute : « Parce que nous sommes devenus pauvres », il montre son désir que la volonté de Dieu nous prévienne, afin que notre pauvreté ou notre infirmité soit soutenue par sa miséricorde dans l’accomplissement des préceptes, et que nous n’arrivions pas au jugement pour y être condamnés.