5.
« Celui qui s’engage par serment envers le prochain, mais sans le tromper; qui ne donne point son argent à usure, et ne reçoit e point de présents contre l’innocent (Ps. XIV, 4, 5 ) ». Ce ne sont point là de grandes vertus; mais celui qui ne peut les pratiquer pourra bien moins encore parler selon la vérité qu’il connaît en son coeur, sans employer sa langue à la fourberie, disant toujours au dehors ce qu’il croit être vrai, ayant dans la bouche : Oui, oui; non, non (Matt. V, 37 ). Il pourra moins encore ne pas nuire à son prochain, c’est-à-dire à qui que ce soit, ne point écouter l’injure contre ses frères: ces oeuvres sont de l’homme parfait, dont la présence anéantit les pervers. Bien que ces vertus soient moins élevées, le Prophète ne laisse pas de conclure ainsi : « Quiconque fait ces oeuvres, ne doit point déchoir dans l’éternité » ; c’est-à-dire qu’il arrivera aux oeuvres plus parfaites, qui nous valent cette grande et inébranlable stabilité. Car ce n’est probablement pas sans raison que le Prophète a passé d’un temps à un autre, que la première conclusion est au passé, tandis que celle-ci est au futur. Dans la première, il disait : « Le méchant s’est anéanti en sa présence »; et ici : « il demeurera ferme éternellement ».