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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXX.

21.

Expliquez nous, me diras-tu, comment ceux qui bâtissent sur ce fondement, avec le bois, le foin, la paille, ne doivent point périr, mais seront sauvés, et cependant comme par le feu. C’est là un passage difficile, et néanmoins j’en dirai brièvement ma pensée. Mes frères, il y a des hommes qui ont pour le monde un souverain mépris, qui n’ont aucun goût pour les choses qui passent avec le temps, qui ne s’attachent par aucune affection aux oeuvres terrestres, qui vivent dans la sainteté, la chasteté, la continence, la justice, qui ont peut être vendu tous leurs biens pour en donner le prix aux pauvres, ou bien qui possèdent comme s’ils ne possédaient pas, qui usent de ce monde comme s’ils n’en usaient pas1. Mais il en est d’autres qui ont quelque attache d’affection pour les biens que Dieu accorde à notre faiblesse. Tel qui ne prend point le bien d’autrui, s’attache au sien, de manière à se troubler de la moindre perte. Il ne convoite point l’épouse d’un autre, mais dans son affection pour la sienne, dans ses rapports avec elle, il ne garde plus cette prescription divine qui est la génération des enfants. Il ne s’empare point du bien des autres, mais en exigeant ce qui est à lui, il en vient avec ses frères à un procès. C’est à ces gens que s’adresse le reproche de l’Apôtre « C’est déjà une faute bien grave que vous ayez des procès entre vous2 » Il ordonne toutefois que ces différends soient décidés dans l’Eglise, et non portés aux tribunaux; et il les condamne comme des fautes. Car alors un chrétien dispute pour des biens terrestres, beaucoup plus qu’il ne convient à un homme à qui le ciel est promis, Ce n’est pas tout son coeur qu’il élève à Dieu, mais il en traîne une partie sur la terre. Enfin, s’il se présente une occasion d’aller au martyre, ceux qui ont le Christ pour fondement et qui bâtissent avec l’or, l’argent, ou les pierres précieuses3, que disent-ils alors? Il m’est bon de mourir et d’être avec le Christ4. Ils courent avec allégresse, et ne ressentent rien ou que très-peu de la faiblesse de la chair. Ceux au contraire qui aiment leurs biens, leurs palais, sont dans un trouble étrange; le foin, la paille et le bois sont en feu. Ils ont donc sur le fondement, du loin, de la paille et du bois; mais dans ce qui est permis, non dans ce qui est criminel. Je dis donc, mes frères, as-tu le fondement? Attache-toi au ciel, et foule aux pieds la terre. En agissant ainsi tu ne bâtis qu’en or, en argent, en pierres précieuses. Mais si tu viens dire : J’aime cette terre, je crains de la perdre; si cette perte qui te menace te cause de la tristesse, à la vérité tu ne préfères pas cette terre au Christ: car tel est ton attachement pour elle, que si l’on te disait : Que préfères-tu, de la terre ou du Christ? malgré ton chagrin de la perdre, néanmoins tu préférerais le Christ que tu as choisi pour fondement : alors tu seras sauvé, mais par le feu. Ecoute encore : Tu ne peux conserver ton bien que par un faux témoignage. L’éviter, c’est avoir le Christ pour fondement, puisque la vérité l’a dit « La bouche qui ment, tue l’âme5 ». Donc ton amour pour la terre ne saurait te porter au larcin, ni au faux témoignage, ni à l’homicide, ni au parjure, ni à renoncer au Christ; si donc tu abjures tout cela par amour du Christ, c’est lui que tu as pour base. Et toutefois ton attachement pour tes biens, ta douleur de les perdre, t’ont fait bâtir sur ce fondement, non plus avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses; mais avec du bois, du foin, de la paille. Tu seras donc sauvé, lorsque ton édifice commencera à brûler, et dès lors comme par le feu. Que nul ne se persuade qu’en élevant sur ce fondement des adultères, des blasphèmes, des sacrilèges, des idolâtries, des parjures, il pourra se sauver par le feu, comme si c’était là du bois, du foin et de la paille mais celui-là seulement qui bâtit avec l’amour des choses temporelles, sur le fondement du royaume des cieux, ou plutôt sur le Christ, cet amour des biens de la terre brûlera, et lui sera sauvé, à cause de la solidité du fondement.


  1. I Cor. VII, 30, 31. ↩

  2. I Cor. VI, 7.  ↩

  3. Id. III, 11. ↩

  4. Philipp. I, 23. ↩

  5. Sag. I, 11. ↩

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Discours sur les Psaumes

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