1.
Nous venons de prier le Seigneur notre Dieu, de nous montrer sa miséricorde, et de nous donner son Sauveur. Ces paroles étaient une prophétie quand le psaume fut composé et chanté; mais aujourd’hui déjà le Seigneur a manifesté sa miséricorde aux Gentils, et leur a donné le salut. Il l’a manifestée sans doute, mais un grand nombré ne veulent pas être guéris, ni voir ce qu’il leur a montré. Or, comme c’est lui qui guérit les yeux du coeur, afin que nous puissions le voir, le Prophète, après avoir dit: « Montrez-nous votre miséricorde », ajoute : « Et donnez-nous votre Sauveur », comme s’il prévoyait que beaucoup d’aveugles diraient: Comment pourrons-nous voir ce qui commence à poindre? Nous donner le salut, c’est en effet nous guérir, afin que nous puissions voir ce qu’il nous a montré: Dieu n’agit point comme le médecin qui guérit pour montrer cette lumière à ceux qu’il a guéris : autre est la lumière qu’il fera voir, et autre le médecin qui guérit pour montrer la lumière, sans être cette lumière lui-même. Il n’en est pas ainsi de notre Dieu ; il est le médecin qui nous guérit, afin de nous montrer la lumière, et cette lumière que nous pourrons voir, c’est lui-même. Parcourons maintenant le psaume, autant que nous le pouvons, autant que Dieu nous le permettra dans sa grâce, et aussi brièvement que l’exige le peu de temps qui nous est donné.