22.
« Et sauvez le fils de votre servante1». Ce fils de la servante est Notre-Seigneur. De quelle servante? de celle qui répondit, quand on lui annonça Celui qui devait naître : «Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole2». Sauver le Fils de la servante, c’était donc sauver son Fils: son Fils dans la forme de Dieu, le fils de la servante sous la forme de l’esclave3. C’est donc de la servante du Seigneur qu’est né Notre-Seigneur, sous la forme de l’esclave, lui qui dit: « Sauvez le fils de votre servante», Il a été sauvé de la mort, comme vous le savez, et sa chair qui était morte a repris la vie. Mais afin que vous sachiez qu’il est Dieu, et qu’il n’est point ressuscité par son Père, tellement que lui-même ne fût rien dans la résurrection, puisque lui-même aussi a ressuscité sa chair, vous lisez dans l’Evangile cette parole: « Détruisez le temple de Dieu, et je le rétablirai en trois jours4 ». Et pour nous interdire tout autre sens, l’Evangéliste ajoute : « Il parlait ainsi du temple de son « corps5 » . Donc le fils de la servante a été sauvé. Que tout chrétien incorporé au Christ, s’écrie aussi : « Sauvez le fils de votre servante ». Peut-être ne peut-il point dire : « Donnez la puissance à votre Fils », puisque ce Fils a réellement reçu la puissance. Mais pourquoi ne pas le dire également? N’est-ce pas à des serviteurs qu’il est dit : « Vous vous assiérez sur douze trônes, pour juger les douze tribus d’Israël6? » Des serviteurs ne disent-ils pas: « Ignorez-vous que nous jugerons les anges7? » Chacun des saints reçoit donc ce pouvoir, et chacun des saints est le fils de la servante. Mais, s’il est né d’une païenne pour devenir ensuite chrétien : comment le fils d’une païenne peut-il être le fils de la servante? Il est alors fils d’une païenne selon la chair, mais fils de l’Eglise selon l’esprit. « Sauvez le fils de votre servante ».