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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXXVII .

3.

« Parce que mon âme est remplie de maux, et ma vie s’est approchée de la tombe1 ». Oserions-nous bien dire que l’âme du Christ fut rassasiée de maux, quand toutes les douleurs de sa passion n’ont eu de pouvoir que sur sa chair? De là vient qu’en exhortant ses disciples à souffrir courageusement, et comme pour les inviter à lui répondre en choeur, il leur dit : « Ne craignez point ceux qui tuent le corps, et qui n’ont point le pouvoir de tuer l’âme2». Son âme donc, que ses persécuteurs ne pouvaient tuer, pouvait-elle être rassasiée de maux? Si cela est vrai, voyons de quels maux. Ce ne pouvait être de ces vices qui imposent à l’homme le joug de l’iniquité, que son âme était rassasiée. Ces maux sont peut-être les douleurs auxquelles son âme fut en proie en prenant sa chair en pitié; car ce que l’on appelle douleur du corps ne saurait exister sans l’âme; et quand elle est inévitable, elle est précédée en nous d’une tristesse dont l’âme seule est le siége. Ainsi donc l’âme peut être affligée sans que le corps souffre; mais le corps ne peut souffrir sans l’âme. Pourquoi donc ne disons-nous point que l’âme du Christ fut saturée des péchés de l’homme, mais seulement des misères de l’homme, puisqu’un autre Prophète nous dit qu’il a souffert pour nous3; puisque, selon l’Evangéliste: « Ayant pris avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à s’affliger et à s’attrister », et que le Seigneur dit de lui-même : « Mon âme est triste jusqu’à la mort4? » Voilà ce que voyait le Prophète qui a écrit le psaume, et ce qui lui fait dire: « Mon âme est rassasiée de misères, et ma vie s’est approchée de la tombe ». Il ne fait que dire en d’autres termes cette parole de Jésus-Christ: « Mon âme est triste jusqu’à la mort » ; puisque « mon âme est triste », est identique à « mon âme est rassasiée de misères», et «jusqu’à la mort», identique à « ma vie s’est approchée de la tombe ». Or, si Notre-Seigneur Jésus-Christ a voulu ressentir en lui ces mouvements de l’infirmité humaine, ainsi que cette chair de l’homme, et la mort de cette même chair, ce n’est point par nécessité, mais par un effet de sa compassion. C’est qu’il lui a plu de personnifier en lui tout son corps, ou cette Eglise dont il a daigné se faire le chef; en sorte qu’il représente ses membres dans ses saints et dans ses fidèles. Et dès lors, s’il arrive à quelqu’un d’entre eux de passer par la douleur et par la tristesse, au milieu des épreuves humaines, qu’il ne se croie point déshérité de la grâce; qu’il ne regarde point ces ressentiments comme des péchés, mais comme des marques de l’humaine infirmité, et qu’un membre s’instruise à l’exemple du chef, comme le choeur répond à la voix du premier chantre. Nous lisons en effet de l’apôtre saint Paul, un des principaux membres de ce corps mystique, et nous lui entendons avouer que son âme est en proie à de semblables misères, quand il dit qu’il ressent une tristesse profonde, qu’une douleur continuelle traverse son coeur à la pensée dises frères qui sont les Israélites5. Et dire que Notre-Seigneur fut aussi attristé à leur sujet aux approches de sa passion, en laquelle ce peuple allait commettre le plus grand des crimes; c’est là, je pense, ne dire que la vérité.


  1. Id. 4.  ↩

  2. Matth. X, 28. ↩

  3. Isa. LIII, 4.  ↩

  4. Matth. XXVI, 77, 38. ↩

  5. Rom. IX, 2-4,  ↩

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