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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXXVII .

5.

« J’ai été comme un homme sans secours, libre entre les morts1 ». Dans ces paroles nous voyons clairement le Sauveur. Quel autre eût pu être libre parmi les morts, que celui qui, avec la ressemblance du péché2, était seul sans péché ? De là vient qu’il dit à ceux qui follement se croyaient libres « Quiconque fait le péché, est esclave du péché3 ». Et comme nous devions être délivrés du péché par celui qui était sans péché: « Si le Fils vous délivre », leur dit-il, « vous «serez vraiment libres4 ». Celui-là donc était «libre entre les morts », qui avait le pouvoir de donner sa vie et de la reprendre5, lui à qui nul ne pouvait l’ôter, mais qui la donnait librement; qui pouvait ressusciter à son gré cette chair, comme un temple que les Juifs auraient détruit6 lui qui, abandonné de tous, ne demeura pas néanmoins seul, puisque son Père ne l’abandonna pas7, comme il l’assure lui-même; lui qui pria pour ses ennemis qui ne savaient ce qu’ils faisaient, qui lui criaient : « Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même: s’il est le Fils de Dieu, qu’il descende de la croix, et nous croirons en lui. Que Dieu le délivre, s’il l’aime8 », et qui était extérieurement « comme un homme sans secours, comme ces blessés de la mort qui dorment dans le sépulcre ». Mais le Prophète ajoute : « Effacés de votre souvenir ». Voilà ce qui établit une différence entre le Christ et les autres morts. À la vérité, rité, il a été blessé, mis à mort, placé dans le sépulcre9 ; mais ceux qui ne savaient ce qu’ils faisaient, qui ne le connaissaient point, l’ont cru semblable à ceux qui meurent de leurs blessures, qui dorment dans le tombeau, dont Dieu ne se souvient pas encore, c’est-à-dire dont le temps n’est point venu pour la résurrection. C’est l’usage des Ecritures d’employer le mot dormir en parlant des morts, parce qu’elle veut nous faire comprendre qu’ils s’éveilleront ou qu’ils ressusciteront. Mais ce blessé qui dormait dans le sépulcre s’éveilla le troisième jour, et devint comme le passereau solitaire sur le toit10, c’est-à-dire qu’il est à la droite de son Père dans le ciel : car il ne meurt plus, la mort n’a plus d’empire sur lui11. Telle est la différence qui l’élève bien au-dessus des autres dont Dieu ne se souvient point encore pour lès ressusciter, car il réserve aux membres pour la fin des temps, ce qui est arrivé d’abord aux chefs. On dit en effet que Dieu se souvient quand il agit, et qu’il oublie quand il n’agit point encore. Mais en Dieu il n’y a aucun oubli, puisqu’il ne change point, comme il n’y a pas de souvenir, puisqu’il n’oublie point. « J’ai été traité par ceux qui ne connaissaient point ce qu’ils faisaient, comme un homme sans secours », bien que « je fusse libre entre les morts ». Aux yeux de ceux qui ne savaient ce qu’ils faisaient : « J’étais commue ces blessés de la mort qui dorment dans le sépulcre; et alors votre main les a retranchés ». C’est-à-dire, quand ils m’ont regardé de la sorte, eux-mêmes « ont été retranchés par votre main »; en d’autres termes, privés des secours de votre main, alors qu’ils me croyaient sans secours. « Car ils ont creusé une fosse sous mes yeux», est-il dit dans un autre psaume, « et ils y sont tombés eux-mêmes12 ». Il est mieux, je crois, d’entendre ainsi les paroles de notre psaume : « Ils ont été retranchés par votre main », que de les rapporter à ceux qui dorment dans le sépulcre, et dont Dieu ne se souvient point encore : puisqu’il y a certainement parmi eux des justes, dont Dieu ne se souvient point pour les ressusciter, et dont il est dit néanmoins: « Les âmes des justes sont dans la main de Dieu13»; c’est-à-dire qu’elles reposent sous la protection du Tout-Puissante, et qu’elles demeurent à l’ombre du Dieu du ciel. Mais ceux-là sont rejetés de la main de Dieu, qui ont cru que le Christ en était rejeté parce qu’ils avaient pu le mettre à mort avec des scélérats.


  1. Id. 6.  ↩

  2. Rom. VIII, 3. ↩

  3. Jean, VIII, 34. ↩

  4. Id 36.  ↩

  5. Id. X, 18.  ↩

  6. Id. X, 18 ↩

  7. Id. VIII, 29. ↩

  8. Matth. XXVII, 40-43. ↩

  9. Matth. XXVII, 50, 60. ↩

  10. Ps. CI, 8.  ↩

  11. Rom. VI, 9.  ↩

  12. Ps. LVI, 7. ↩

  13. Sag. III, 1. ↩

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Discours sur les Psaumes

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