14.
Mais afin que cette prière soit fervente et de plus en plus vive, ce qui nous est utile, selon moi, au-delà de tout ce que l’on peut dire : Dieu diffère le bien qu’il doit nous donner pour l’éternité, et laisse nos voeux se multiplier. Aussi le psaume dit-il aussitôt: « Pourquoi, Seigneur, repousser ma prière1? » C’est ce qui est déjà dit ailleurs: «O Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné2 ? » Il demande seulement à connaître cette raison, sans accuser la divine sagesse d’agir sans motif : de même ici: « Pourquoi, ô Dieu, avez-vous repoussé ma prière? » Et cependant, avec un peu d’attention, nous trouvons que cette cause est indiquée dans ce qui précède. Car Dieu ne diffère d’exaucer les prières des saints, en éloignant d’eux le bien qu’ils désirent, et en les éprouvant par la tribulation, que pour attiser cette prière, comme on attise le feu sous le souffle qui résiste.