4.
«Je ne profanerai point mon Testament, tel ne rendrai point vaine la parole sortie de sa bouche1». Que ses fils deviennent pécheurs, je ne suis point parjure pour cela : je l’ai promis, je le tiendrai. Supposez que ses enfants s’abandonnent au péché avec la frénésie du désespoir, qu’ils se traînent dans l’iniquité, au point de blesser continuellement l’oeil de leur père, et de mériter d’en être déshérités; mais n’est il pas ce Dieu dont il est dit: « Dieu pourra de ces pierres mêmes susciter des enfants d’Abraham2 » C’est pourquoi, je vous le dis, mes frères, beaucoup de chrétiens commettent de ces fautes supportables, beaucoup sont corrigés du péché par le châtiment, ils s’amendent, ils se guérissent. D’autres, en grand nombre, se détournent de Dieu, opposent une tête inflexible à leur Père qui les châtie, refusent aussi d’avoir Dieu pour Père, et quoique marqués du signe de Jésus-Christ, ils s’adonnent au péché, de manière à faire dire contre eux: « Que ceux qui commettent ces fautes, n’obtiendront point le royaume de Dieu3». Et pour cela néanmoins le Christ ne demeurera point sans héritage ; le froment ne périra point à cause de la paille4: les mauvais poissons n’empêcheront point que l’on en prenne d’autres dans le filet pour les mettre dans des vaisseaux5.
Le Seigneur en effet connaît ceux qui sont à lui6, et il nous a promis avec assurance, lui qui nous a prédestinés avant que nous fussions. « Or, ceux qu’il a destinés, il les a appelés; ceux qu’il a appelés, il les a justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a glorifiés ». Que ceux qui désespèrent s’abandonnent au péché : pour les membres du Christ, ils répondront : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous7 ? » Dieu donc ne blessera point sa vérité, il ne profanera point son alliance. Son Testament demeure immuable, parce que dans sa prescience il a prédestiné ses héritiers. Il ne faussera point la parole qui sort de ses lèvres.