12.
« Faites ainsi connaître votre droite». Voilà ce que portent surtout les exemplaires grecs; non plus comme dans plusieurs exemplaires latins : « Faites-moi connaître votre droite ». Qu’est-ce à dire : « Faites ainsi connaître votre droite » ; si ce n’est votre Christ dont il est dit : « A qui le bras du Seigneur a-t-il été montré1 ? » Faites-le connaître de telle sorte que ses fidèles apprennent en lui à vous demander et à espérer de vous ces récompenses de la foi, qui n’apparaissent point dans l’Ancien Testament, mais qui sont révélées dans le Nouveau; de telle sorte qu’ils ne s’imaginent point qu’il y a quelque chose de grand, d’estimable ou de désirable dans cette félicité que Procurent les biens terrestres, et que leurs pieds ne soient point ébranlés, quand ils verront que ceux qui ne vous adorent point en jouissent; de telle sorte que leurs pieds ne soient point chancelants, puisqu’ils ne peuvent mesurer votre colère. Enfin, selon la prière de son serviteur, Dieu a fait connaître son Christ de manière à montrer par sa passion que les biens qu’il nous faut désirer, ne sont point ceux qui paraissent avec éclat dans l’Ancien Testament, où sont les ombres de l’avenir, mais bien les richesses éternelles. On peut encore entendre la droite de Dieu dans le sens de la séparation des justes et des impies, car elle se fait heureusement connaître alors que Dieu châtie tout homme qu’il reçoit parmi ses enfants2, et qu’il ne permet point par un effet de sa colère, qu’il demeure plus longtemps dans le péché, mais que dans sa bonté il le frappe de la gauche pour l’amener à sa droite en le corrigeant3. Et cette phrase qu’on lit dans plusieurs exemplaires : « Faites-moi connaître votre droite », peut s’entendre dans les deux sens, ou du Christ, ou de l’éternelle félicité. Car en Dieu il n’y a point de droite, comme s’il y avait une forme corporelle, non plus qu’une colère agitée de troubles.