2.
Beaucoup sont courageux quand ils souffrent persécution de la part des hommes, et quand on leur fait une guerre ouverte; qu’ils soient ouvertement persécutés riar les hommes, ils croient que c’est alors qu’ils imitent les souffrances du Christ; mais quand ils sont en butte aux attaques invisibles du démon, ils ne croient plus que le Christ couronne leur fidélité. Ne crains donc rien tant que tu suis les traces du Christ. Quand le diable en effet tenta le Seigneur, nul homme n’était au désert, la tentation fut secrète, mais il fut vaincu, et quand plus tard il l’attaqua ouvertement, il fut vaincu de même1. Agis de la sorte, si tu veux entrer par la porte, devant les attaques invisibles de l’ennemi, quand il demande à Dieu qu’un homme lui soit abandonné, afin de l’accabler de maux temporels, de fièvres, de maladies, ou d’autres infirmités du corps, comme il arriva pour lob qui ne voyait point le diable, mais qui comprenait la puissance divine. Il savait que le diable n’aurait aucun pouvoir sur lui, s’il ne l’avait reçu de celui qui a la souveraine puissance: il rendait à Dieu la gloire qui lui était due, sans attribuer au diable aucune puissance. Quand il vit en effet ses biens détruits par le diable, il s’écria : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté2 »; mais non : Le Seigneur a donné, le diable a ôté. Car le diable n’aurait pu rien ôter, sans la permission du Seigneur. Le Seigneur donc le permit, afin que l’homme fût à l’épreuve et le diable vaincu. S’il fut frappé d’une plaie, Dieu le permit encore; et quand Job, de la tête aux pieds, voyait tomber les vers et la pourriture, il n’attribua aucune puissance au diable. Et même quand son épouse, que le diable lui avait laissée, non pour le consoler, mais pour s’en faire un instrument, « lui eut fait ces suggestions: Blasphème ton Dieu, et meurs; « Tu as parlé», lui répond Job, «comme une femme insensée; si nous avons reçu des biens de la main de Dieu, pourquoi n’en pas recevoir les maux3?»