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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XCII.

1.

A la lecture du psaume, nous en avons entendu le titre; et d’après les saintes Ecritures, c’est-à-dire le livre de la Genèse, il n’est pas difficile d’en connaître la signification. Un titre est en effet comme l’inscription placée sur le seuil d’une maison : il nous indique ce qui est â l’intérieur. Voici donc cette inscription : « Louange du cantique à David, pour le jour qui précéda le sabbat, quand la terre fut fondée ». Or, en considérant ce que Dieu fit chaque jour, quand il créa et disposa toutes choses, du premier au sixième jour (car il sanctifia le septième jour et le consacra par le repos, après toutes ses oeuvres, qui étaient excellentes), nous voyons qu’au sixième jour (et c’est bien celui de notre psaume, puisqu’il est marqué, la veille du sabbat), Dieu créa tous les animaux sur la terre. Puis le même jour, il créa l’homme à son image et à sa ressemblance. Or, cette disposition des six jours n’est pas sans raison, puisqu’elle annonce que les siècles doivent s’écouler, avant que nous nous reposions en Dieu. Et c’est nous reposer que faire des bonnes oeuvres. C’est pour cela qu’il est écrit que Dieu se reposa le septième jour, après avoir tait des oeuvres excellentes1. Car la fatigue ne lui faisait point prendre son repos, et maintenant il n’est pas inactif, puisque Notre-Seigneur Jésus-Christ nous dit « Mon Père agit sans cesse2 ». Ainsi parlait-il aux Juifs, qui avaient au sujet de Dieu des pensées charnelles, qui ne comprenaient point que Dieu agit, bien qu’il se repose, qu’il agit toujours, bien qu’il se repose toujours. Donc nous aussi, que le Seigneur a voulu personnifier en lui-même, nous aurons le repos après les bonnes oeuvres. Il est vrai, mes frères, que les oeuvres que nous faisons ici-bas avant le repos, sont des oeuvres laborieuses en quelque sorte, et que Le repos dont il s’agit n’est qu’en espérance, et pas encore en réalité; et sans cette espérance nous succomberions au travail. Mais toutes ces bonnes oeuvres laborieuses passeront un jour. Quoi de meilleur que donner du pain à celui qui a faim ? Et, comme nous l’entendions tout à l’heure à la lecture de l’Evangile, quoi de plus saint que ce conseil général : « Que tout homme qui a deux tuniques en donne une à celui qui n’en a point, et que celui qui a de quoi manger en donne à celui qui a faim3? » Vêtir celui qui est nu, c’est une bonne oeuvre, mais cette bonne oeuvre subsistera-t-elle toujours? Elle est quelque peu pénible; mais elle nous console, par l’espérance du repos à venir. Et pourtant quelle peine y a-t-il à vêtir un pauvre ? Une bonne oeuvre est presque sans peine, le mal est plus laborieux. Vêtir un pauvre quand on peut le faire, n’est guère pénible; si on ne le peut : « Gloire à Dieu au plus « haut des cieux, et paix sur la terre aux a hommes de bonne volonté4 ». Nais dépouiller celui qui est vêtu, qui pourra nous en dire la peine? Et pourtant tout cela doit passer quand nous arriverons à ce repos, où il n’y aura ni affamé à nourrir, ni pauvre à revêtir. Toutes ces bonnes oeuvres passeront donc, et ce sixième jour pendant lequel on fait ces oeuvres excellentes, a un soir. Or, au jour du repos, il n’y aura aucun soir, puisque notre repos sera sans fin. Comme donc ce fut au sixième jour que Dieu fit l’homme à son image5; ainsi trouvons-nous que ce fut au sixième âge que Notre-Seigneur Jésus-Christ vint reformer l’homme à l’image de Dieu. Le premier âge, en effet, marqué par le premier jour, serait depuis Adam jusqu’à Noé; le second âge, qui serait comme un second jour, depuis Noé jusqu’à Abraham; le troisième âge, ou troisième jour, depuis Abraham jusqu’à David; le quatrième âge, ou quatrième jour, depuis David jusqu’à la transmigration à Babylone; le cinquième âge, ou cinquième jour, depuis la transmigration à Babylone jusqu’à la prédication de Jean-Baptiste; et le sixième jour, depuis la prédication de Jean-Baptiste jusqu’à la fin, et à la fin du sixième jour arrivera le repos. Nous sommes donc maintenant dans ce sixième jour. Si nous sommes dans ce sixième jour, voyez le titre du psaume: « Pour le jour qui précéda le sabbat, quand la terre fut fondée ». Examinons le psaume lui-même, et voyons quand la terre fut fondée, car elle ne le fut point peut-être ce jour-là. Ce n’est point en effet ce que nous lisons dans la Genèse. Quand donc la terre fut-elle fondée? Quand, sinon, comme nous l’avons lu tout à l’heure dans l’Apôtre : « Si vous demeurez dans la foi, fermes et inébranlables6 ». Lorsque dans toute la terre, tous les fidèles sont inébranlables dans la foi, c’est alors que la terre est fondée, que l’homme est fait à l’image de Dieu7; ce que nous figurait le sixième jour de la Genèse. Mais comment Dieu a-t-il fait cette oeuvre, comment a-t-il fondé la terre? Le Christ est venu afin de fonder la terre. « Car nul ne saurait poser un fondement autre que celui qui a été posé, qui est le Christ Jésus8». C’est donc de Jésus-Christ que le psaume va parler.


  1. Gen. I et II, l-3.  ↩

  2. Jean, V, 17. ↩

  3. Luc, III, 11.  ↩

  4. Id. II, 14.  ↩

  5. Gen. I, 26.  ↩

  6. I Cor. XV, 58. ↩

  7. Gen. I, 26. ↩

  8. I Cor. III, 11. ↩

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