4.
Mais, pour qu’on ne s’imagine point que l’on doive adorer les flambeaux des cieux, parce que l’Apôtre s’en sert comme d’un point de comparaison pour désigner les saints, montrons tout d’abord au nom du Christ qu’il ne suit pas de là qu’il faille adorer le soleil, ou la lune, ou les étoiles, ou le ciel, bien que l’Apôtre se serve de cette comparaison pour nous parler des saints. Il est en effet dans la nature bien d’autres objets auxquels on a comparé les saints et que l’on n’adore point. S’il fallait adorer tout ce qui a servi de comparaison pour les saints, il faudrait adorer les montagnes et les collines, puisqu’il est dit: « Les montagnes bondirent comme des béliers, et les collines comme les agneaux1». Ce que tu dis des saints, je le dis du Christ. Il faut adorer les lions, puisqu’il est dit : « Il a vaincu, ce Lion de la tribu de Juda2». Il faut adorer la pierre, puisqu’il est dit: « Et la pierre était le Christ3 ». Mais si tu n’adores pas ces choses terrestres, nonobstant les comparaisons que l’on en a tirées; de même quand on prend quelques autres points de comparaison pour désigner les saints, tu dois comprendre que la créature n’est ici qu’une figure, et adorer l’auteur de toute créature. Notre-Seigneur Jésus-Christ a été appelé soleil4: mais est-il ce soleil que voient comme nous les plus chétifs animaux? De qui donc est-il dit: « Il était la lumière véritable qui illumine tout homme venant en ce monde5? » Car cette lumière que l’on voit n’éclaire pas seulement les hommes, mais les bêtes de somme, les troupeaux et tous les animaux. Mais celle qui éclaire les hommes, leur donne la lumière du coeur où est seulement l’intelligence.