27.
« Et le Seigneur », dit-il, « est devenu pour moi un refuge1».Tu ne chercherais pas un tel refuge si tu n’étais dans le danger: mais tu n’as été dans le danger qu’afin de le chercher; car c’est Dieu qui fait de la douleur un précepte. Il se sert de la malice des méchants pour nous affliger; sous l’aiguillon de la douleur, je cherche un refuge que je n’avais point cherché dans les délices du monde. Où est l’homme qui se tourne aisément du côté de Dieu, s’il est toujours heureux et content des espérances terrestres? Que ces espérances mondaines disparaissent, et livrons-nous à l’espérance de Dieu, afin de pouvoir dire : « Le Seigneur est devenu pour moi un refuge ». Je consens à souffrir, pour que le Seigneur soit mon asile : « Et mon Dieu s’est fait le protecteur de mon espérance ». Ici-bas Dieu est pour nous en espérance; tant que nous sommes sur la terre, nous n’avons que l’espérance, et non point la réalité. Mais de peur que nous ne perdions courage, Dieu qui nous a fait des promesses, nous relève et adoucit les maux que nous souffrons. Car ce n’est pas en vain qu’il est écrit : « Dieu est fidèle, et ne vous laissera point tenter au-dessus de vos forces, mais il ouvrira une issue à l’épreuve, afin que vous puissiez ce persévérer2»: qu’il nous jette dans la fournaise de la tribulation, de manière à cuire le vase et non à le briser. « Et le Seigneur est ce devenu un refuge pour moi, Dieu a soutenu ce mon espérance ». Pourquoi donc voyais-tu une injustice en Dieu qui épargne les méchants? Vois comment le psaume se corrige, et corrige-toi avec lui; car c’est pour cela que le psaume parlait ton langage. Quel langage? «Jusques à quand, Seigneur, jusques à quand ce les pécheurs se glorifieront-ils? » Le psaume parlait donc tout à l’heure comme toi, parle maintenant comme le psaume. Que dit le psaume? « Le Seigneur est devenu mon refuge, et mon Dieu est l’appui de mon espérance ».