30.
Un si long discours vous a fatigués sans doute : quoique votre ferveur m’ait empêché de le voir, pardonnez-moi néanmoins s’il en est ainsi ; d’abord, je ne l’ai fait que pour obéir; car le Seigneur me l’a commandé par la bouche de ces frères en qui il habite; Dieu en effet ne commande que de son trône. Ensuite votre avidité à m’écouter, je l’avoue, m’a donné l’avidité de vous parler. Que le Seigneur bénisse donc mon travail, et que cette sueur de mon visage soit pour vous un gage de salut, et non de condamnation; c’est-à-dire, mes frères, que mes paroles vous stimulent dans la vertu; que vous les méditiez en. vous-mêmes, que vous n’en perdiez pas le souvenir, et qu’elles se gravent, non-seulement dans votre esprit, mais aussi dans vos pratiques journalières. Une vie sainte, réglée sur les préceptes de Dieu, est comme le stylet qui grave dans le coeur ce que l’on entend au dehors. Gravez-le sur la cire, il s’effacera bientôt: écrivez-le dans vos coeurs, dans vos saintes pratiques, et il ne s’effacera jamais.