8.
Qu’ajoute le Psalmiste? « Parce que dans sa main sont tous les confins de la terre». Reconnaissons la pierre angulaire; cette pierre est le Christ. Or, il n’y a d’angle, qu’à la condition d’unir l’une à l’autre deux murailles, qui viennent de directions différentes, mais qui mie sont point opposées dans l’angle qui les réunit. Or, vint d’une part la circoncision, de l’autre la gentilité ; deux peuples qui s’unirent dans le Christ, parce qu’il est la pierre dont il est écrit : « La pierre, qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient, est devenue la pierre angulaire1 ». Si donc le Christ est ta tête de l’angle, n’envisageons plus la différence de ceux qui viennent de loin, mais bien leur rapprochement dans le Christ qui les unit. C’est là que s’accomplit cette parole, que « le Seigneur ne repoussera point son peuple». C’est là le premier côté de l’angle,dans lequel, avons-nous dit, « Dieu n’a point repoussé son peuple ». De là sont venus les Apôtres, de litons les Israélites qui ont embrassé la foi, pour apporter aux pieds des Apôtres le prix de leurs biens vendus2; pauvres de volonté riches de Dieu. Nous connaissons donc une muraille, envers laquelle s’est accomplie cette promesse que « Dieu ne rejettera point son peuple » ; voyons l’autre muraille. « Il tient dans sa main tous les confins de la terre ». Telle est l’autre muraille qui vient des Gentils: «Dans sa main, tous les confins de la terre ». Toutes les nations du monde sont venues à cette pierre angulaire, où elles ont reçu le baiser de paix en celui-là seul qui, de deux peuples, en a fait un seul ; non point à la manière des hérétiques, qui d’un seul ont fait deux. Voici ce que nous a dit l’Apôtre, du Christ Notre- Seigneur : « C’est lui », dit-il, « qui est notre paix, qui de deux peuples n’en a fait qu’un3 ». Bénissons-le dans nos transports. Pourquoi ? « Parce que le Seigneur ne rejettera point son peuple ». Pourquoi encore? « Parce que tous les confins de la terre sont en sa main, et que les sommets des montagnes sont à lui ». Les sommets des montagnes sont les hauteurs de la terre. Autrefois ces hauteurs, c’est-à-dire ces puissances terrestres, se sont révoltées contre l’Eglise, ont promulgué des lois contre l’Eglise, ont tenté d’effacer de la terre le nom de chrétien; mais depuis l’accomplissement de cette prophétie : « Tous les rois de la terre l’adoreront4 », cette autre prophétie, à son tour, s’est accomplie : « Les sommets des montagnes sont à lui ».