16.
Mais dès que nous commençons à haïr le mal, voici bientôt la persécution. Nous haïssons le mal; et voilà qu’un persécuteur vient nous dire: Commets telle fraude; vient nous dire: Adore cette idole ; vient nous dire: Offre de l’encens aux dénions; mais nous l’avons entendu : « Vous tous qui aimez le Seigneur, haïssez le mal ». Nous l’avons entendu, il est vrai, mais si nous n’obéissons, il sévira contre nous. Jusqu’où sévira-t-il? Que nous enlèvera-t-il? Réponds-moi, pourquoi es-tu chrétien? Est-ce pour acquérir l’héritage éternel, ou une félicité terrestre ? Interroge ta foi, traduis ton âme au tribunal de la conscience, tourmente-la par la crainte du jugement, dis-moi en qui as-tu mis ta foi, et pourquoi cette foi? Mais, dis-tu, j’ai cru au Christ. Que t’a promis le Christ, sinon ce qu’il nous montre en lui? Que montre-t-il en lui? Il est mort, il est ressuscité, il est monté aux cieux. Veux-tu l’y suivre? Imite ses souffrances et attends ses promesses. Que peut t’enlever un persécuteur, quand tu commenceras à haïr le mal par amour pour le Seigneur? Que t’enlever?Ton patrimoine? Est-ce le ciel? Qu’il t’enlève, s’il veut, ce que Dieu t’a donné: (il ne peut même l’enlever, si Dieu ne le veut point; mais, quand Dieu le permet, il te ravit ce que Dieu t’a donné, de peur que Dieu lui-même ne se dérobe à toi). Mais pour Dieu, nul ne peut te l’enlever; toi seul, en fuyant Dieu, tu peux te le ravir.