5.
« Je ne mettais sous mes yeux rien d’injuste1».Qu’est-ce à dire que « Je ne mettais sous mes yeux aucune injustice? » Je n’y attachais point mon coeur, car, vous le savez, on dit d’un homme qui en aime un autre qu’il l’a sous les yeux, Et un homme que l’on méprise se plaint en disant : Je ne suis rien à ses yeux. Ainsi donc, avoir une chose sous ses yeux, c’est l’aimer; qu’est-ce que ne pas l’aimer? Ne pas y être de coeur. Le Prophète nous dit donc: « Je ne mettais sous mes yeux rien d’injuste » : je ne m’attachais pas au mal; et il nous dit ce qu’est le mal : « Je haïssais quiconque violait la loi ». Ecoutez bien, mes frères, si vous marchez avec le Christ au milieu de sa maison, c’est-à-dire si vous goûtez dans votre coeur un saint repos, ou si dans l’Eglise vous prenez le bon chemin qu’a suivi votre chef, vous ne devez pas seulement haïr les prévaricateurs que vous rencontrez au dehors, mais encore tous ceux de l’intérieur. Quels sont les prévaricateurs? Ceux qui haïssent la loi de Dieu; ceux qui l’entendent sans la pratiquer, voilà les prévaricateurs. Poursuis de ta haine les prévaricateurs, écarte-les de toi. Mais c’est le prévaricateur, et non l’homme, que tu dois haïr. Le même homme qui devient prévaricateur a deux dénominations; il est homme, puis prévaricateur : aime alors ce que Dieu a fait en lui, mais poursuis ce qu’il a fait lui-même. Poursuivre la prévarication, c’est tuer ce qu’a fait l’homme, pour délivrer ce qu’a fait Dieu. « J’ai haï ceux qui commettent le péché ».
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Ps. C, 2. ↩