13.
« Ils périront, mais vous demeurez1 ». L’apôtre saint Pierre nous dit clairement:
« Les cieux furent d’abord tirés de l’eau et appuyés sur l’eau, par le Verbe de Dieu; c’est lui qui a créé ce monde qui périt par le déluge; mais les cieux et la terre qui subsistent maintenant, sont réservés au feu e par ce même Verbe2 ». Il nous enseigne donc que les cieux ont péri par le déluge; ils périrent dans l’étendue et l’espace de cet air que nous respirons. L’eau s’accrut, et remplit tout l’espace d’air où voltigent les oiseaux; ainsi périrent les cieux rapprochés de la terre, et dont on dit les oiseaux du ciel. Mais il y a des cieux bien supérieurs dans le firmament: périront-ils par le feu, ou bien n’y aura t-il que ces mêmes cieux qui ont déjà péri par le déluge? C’est là une question épineuse parmi les savants, et qu’il n’est pas facile de trancher dans le peu de temps qui nous reste. Laissons-la donc, ou du moins différons-la pour un autre moment, mais sachons que tout cela périra, et que Dieu demeure. Si quelques-unes des créatures du Seigneur doivent demeurer avec lui, ce n’est point en elles-mêmes qu’elles peuvent demeurer, mais bien en Dieu, en ne se retirant point de Dieu. Quoi donc, mes frères? Dirons-nous que les anges doivent périr par le feu qui consumera le monde? nullement. Quoi donc? que Dieu n’a pas fait les anges? Loin de nous. Que dire alors ? D’où viendraient-ils, s’ils n’eussent été faits par lui? « Il a dit, et j tout a été fait; il a commandé, et tout a été créé3 ». Ainsi dit le Prophète à propos des oeuvres de Dieu, parmi lesquelles sont comptés les anges. Les anges donc seront avec Dieu lorsque le monde sera réduit par le feu:
et le monde passera par un embrasement qui n’atteindra point les saints de Dieu. Ce que fut la fournaise pour les trois jeunes hébreux4, voilà ce que sera l’embrasement du monde pour les justes marqués au sceau de la Trinité.