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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUM CIII.
PREMIER DISCOURS SUR LE PSAUM CIII.

8.

Toutefois si nous regardons cette expression comme le voile de quelque mystère, si nous frappons contre cette porte fermée, nous trouvons que Dieu étend le ciel comme une peau, pour nous désigner, par le ciel, la sainte Ecriture. Dieu lui a donné tout d’abord une grande autorité dans son Eglise, puis il a fait le reste. Il plaça donc le ciel, et l’étendit comme une peau, et « comme une peau » n’est pas inutile. Il étendit comme une peau la renommée des prédicateurs; ce mot de peau désigne la mortalité; de là vient que les deux premiers hommes, nos deux premiers parents, les premiers auteurs du péché parmi les hommes, Adam et Eve ayant méprisé dans le paradis, et, à la persuasion du serpent, violé le précepte de Dieu, furent assujétis à la mort et chassés du paradis; or, pour leur faire comprendre cet assujétissement à la mort, Dieu les revêtit de tuniques de peau. Ils reçurent donc ces tuniques faites avec des peaux1. Or, ce n’est qu’aux animaux morts que l’on enlève la peau, qui dès lors figura la mortalité, Mais si le mot de peau signifie ici l’Ecriture, comment Dieu de cette peau a-t-il fait un ciel? « Il étendit le ciel comme une peau ». C’est que les hommes qui nous ont prêché l’Ecriture étaient mortels. Quant au Verbe de Dieu, il est toujours le même, toujours immuable, toujours éternel. Voilà qu’ « au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu2 ». L’était-il donc alors, sans l’être iriaintenérit ? il l’est, et lè sera toujours. Si donc le Verbe de Dieu est Dieu en Dieu, lis ce Verbe, si tu le peux. Diras-tu qu’il est trop relevé, et que tu ne saurais le lire? Le Verbe de Dieu est partout ; il atteint avec force, d’une extrémité à l’autre, et s’étend partout à cause de sa pureté3. « Il était dans ce monde, et le monde a été fait par lui4». Et en venant dans ce monde, il y était déjà. Car il y est venu dans sa chair, mais sa divinité n’a point cessé d’y être. Pourquoi donc ne saurais-tu lire le Verbe ? « C’est que le monde par sa sagesse n’a pu reconnaître Dieu dans les oeuvrés de sa sagesse », bien qu’il fût constitué dans cette même sagesse; car c’est en elle que tout réside, et ce qui s’y soustrait n’est rien ; et toi, au milieu de ces oeuvres, tu ne pouvais connaître Dieu par la sagesse humaine. Il fallait donc nécessairement, comme le dit ensuite saint Paul « qu’il plût à Dieu de sauver par la folie de la prédication ceux qui croiront en lui5». Mais si c’est par la folie de la prédication que doivent être sauvés ceux qui croient, Dieu a donc choisi un moyen mortel ; il a mis en oeuvre des hommes mortels, des hommes qui doivent mourir, il a employé des langues mortelles, à donner des sons mortels ; se servant donc d’instruments mortels pour un ministère mortel, il en a fait un ciel pour toi, afin de te montrer dans des choses périssables ce Verbe qui né meurt point, et de te rendre participant de cette immortalité. Moïse vécut, et il mourut. Dieu lui dit: « Va sur la montagne pour y mourir6 ». Jérémie est mort, et tous les Prophètes sont morts ; et les paroles de ces morts, paroles qui étaient moins les leurs que de Celui qui parlait en eux, et qui « étend les cieux comme une peau », ont subsisté jusqu’à nous. Le voilà délivré de cette vie, cet Apôtre qui disait: « Etre délivré et avec le Christ, est pour moi plus avantageux7 »; il vit maintenant avec le Christ aussi bien que tous les autres Prophètes. Mais par quel moyen nous a-t-il laissé ce que nous lisons de ses écrits ? Par ce qu’il y avait de mortel en lui, sa bouche, sa langue, ses dents, ses mains ; voilà ce qui a servi à Paul d’instruments pour nous laisser ce que nous lisons : le corps obéissait à l’âme, et l’âme à Dieu; le ciel fut donc étendu comme une peau. Nous qui sommes sous le ciel comme sous la tenture des saintes lettres, nous lisons tant que Dieu la déploie. « Car elle doit être ensuite repliée comme un livre8 ». Ce n’est point sans raison que l’on compare ici l’Ecriture à un livre, là à une peau. Il y a là pour nous une figure. Quant aux saintes Ecritures, c’est la parole des morts qui s’étend ; elle s’étend dès lors comme une peau, et d’autant plus qu’ils sont morts. Car ce n’est qu’après leur mort, que les Prophètes et les Apôtres furent connus. Vivants ils étaient ignorés, ces Prophètes connus pendant leur vie en Judée seulement, et après leur mort dans toutes les nations. La tenture n’était donc point déroulée pendant leur vie ; le ciel n’était pas encore étendu de manière à couvrir l’univers entier. « Dieu a déployé le ciel comme une tenture9 ».


  1. Gen, III, 21. ↩

  2. Jean, I, 1. ↩

  3. Sag. VIII, 1 ; VII, 24.  ↩

  4. Jean, 1,10. ↩

  5. I Co, 1, 21. ↩

  6. Deut. XXXII, 49.  ↩

  7. Philipp. I, 23.  ↩

  8. Isa. XXXIV, 4. ↩

  9. Ps. CIII, 3. ↩

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