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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUM CIII.
DEUXIÈME DISCOURS SUR LE PSAUME CIII.

7.

« Les eaux s’élèveront au-dessus des montagnes » : c’est-à-dire ce vêtement de la terre, qui est l’abîme, s’est élevé au point que les eaux couvraient les montagnes. Nous l’avons lu, dis-je, à l’occasion du déluge. Est-ce là ce que dit le Prophète? Parle-t-il du passé, ou annonce-t-il l’avenir? S’il parlait du passé, il ne dirait pas: « Les eaux s’élèveront sur les montagnes » ; mais bien, les eaux se sont élevées. Nous voyons que l’Ecriture emploie souvent le passé pour le futur, puisque l’Esprit de Dieu voit l’avenir comme s’il était présent. De là vient que, dans un autre psaume, nous lisons comme un récit de l’Evangile : « Ils ont percé mes mains et mes pieds, ils ont compté tous mes os, et ont jeté le sort sur mes vêtements1». Tout cela, que l’on prévoyait pour l’avenir, est consigné comme un fait accompli. Mais, hélas! que peuvent nos faibles efforts? Où peut aboutir notre travail? Et quand pouvons-nous examiner suffisamment, pour affirmer que tel est le sens du Prophète? Nous voyons donc souvent les Prophètes employer le temps passé pour annoncer l’avenir; mais je rencontre difficilement dans mes lectures le futur au lieu du passé. Je n’ose pas affirmer que cela n’est point; j’indique seulement aux hommes, qui aiment les saintes Ecritures, un point à rechercher. S’ils en trouvent des exemples, qu’ils me les apportent; et dans une vieillesse surchargée d’occupations, nous applaudirons à la jeunesse qui voudra bien employer ainsi ses loisirs, et nous profiterons de leurs travaux. Nous ne témoignerons aucun dédain, puisque le Christ se sert de tous pour nous instruire. Le Prophète s’écrie donc : « Les eaux s’élèveront au-dessus des montagnes», pour nous annoncer l’avenir, et non pour raconter le passé, et il parle ainsi pour nous désigner l’Eglise, qui doit être sous le glaive des persécutions. Il fut un temps, en effet, où les eaux de la persécution couvrirent la terre de Dieu, l’Eglise de Dieu, et la couvrirent au point que les grands eux-mêmes, ou les montagnes, n’apparaissaient point, Quant ils fuyaient çà et là, coin. ment eussent-ils pu paraître? C’est peut-être à propos de ces eaux qu’il est dit : « Sauvez-moi, mon Dieu, parce que les eaux ont pénétré jusqu’à mon âme2 ». Ces grandes eaux, qui forment la mer, sont turbulentes et stériles, et quelle que soit la terre qu’elles viennent à couvrir, elles y causent la stérilité plutôt que l’abondance. Les montagnes donc étaient sous les eaux, puisque les eaux dépassaient les montagnes : les peuples dans leur résistance dominaient l’autorité de ceux qui prêchaient la parole de Dieu avec courage. Les eaux les couvraient, les eaux s’élevaient bien au-dessus d’eux et disaient: Frappez, frappez; et on les opprimait : Eteignez-les, qu’ils dis. paraissent. lis parlaient ainsi et prévalaient sur les martyrs, et les chrétiens fuyaient de toutes parts, et cette fuite rendait les Apôtres invisibles. Comment cette fuite les rendait-elle invisibles? Parce que les eaux s’élevaient au-dessus des montagnes. Les eaux avaient alors une grande puissance. Mais combien dura-t-elle? Ecoute ce qui suit.


  1. Ps. XXI, 17-19. ↩

  2. Ps. LXVIII, 2. ↩

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