9.
« Les montagnes s’élèvent, les campagnes s’abaissent, au lieu que vous leur assignez1». Le Prophète parle encore des eaux. Nous ne devons point voir ici des montagnes terrestres, ni des campagnes terrestres; mais bien des flots si grands qu’on peut les comparer à des montagnes. La mer fut autrefois agitée, ses flots s’élevèrent comme des montagnes qui couvrirent d’autres montagnes ou les Apôtres. « Mais jusques à quand ces montagnes ont-elles pu s’élever, ces campagnes s’abaisser? » Leur fureur a monté, puis s’est calmée. Dans leur fureur , c’étaient des montagnes; dans le calme, des plaines; Dieu leur a assigné leur place. Il est en effet un certain réservoir, où s’en vont, en quelque sorte, tous les coeurs des hommes avec, leur furie. Combien sont aujourd’hui remplis d’eau salée et amère, et néanmoins demeurent calmes ? Combien en est-il qui ne veulent point s’adoucir? Quels sont ceux qui ne veulent point s’adoucir ? Ceux qui refusent encore de croire au Christ. Mais quel qu’en soit le nombre, quel mal font-ils à l’Eglise? Montagnes autrefois, aujourd’hui ce sont des plaines unies ; et pourtant, mes frères, la mer, quel que soit son calme, n’en est pas moins la mer. Pourquoi n’ont-ils maintenant aucune fureur? Pourquoi ne sont-ils plus en délire? Pourquoi renoncer, sinon à détruire notre terre, du moins à la couvrir d’eau ? Pourquoi? Ecoutez : « Vous leur avez assigné un terme qu’elles ne dépasseront point; elles ne reviendront point pour couvrir la terre2 ».