6.
Ne va point t’imaginer, toutefois, que ces oiseaux du ciel suivent leur propre sentiment ; vois ce que dit le psaume : « Leurs voix retentiront du milieu des pierres1». Si je vous disais maintenant: Croyez, voilà ce que dit Cicéron, ce que dit Platon, ce que dit Pythagore, qui d’entre vous ne rirait de moi? Je serais alors un oiseau dont la voix ne retentirait point de la pierre. Que devrait me dire chacun d’entre vous? Que devrait me dire quiconque a entendu cette parole: « Anathème à quiconque vous annonce un évangile autre que celui que vous avez reçu2?» A quoi bon me parler de Platon, de Cicéron, de Virgile ? Tu as devant toi les pierres des montagnes, fais entendre la voix du milieu de ces pierres. « Leurs voix retentiront du milieu des pierres ». Qu’on écoute ceux qui écoutent la pierre ; qu’on les écoute, parce que dans toutes ces pierres, c’est la pierre que l’on écoute: « La pierre était en effet le Christ». Qu’on écoute avec empressement ceux qui font entendre leur voix du milieu des pierres, rien n’est plus mélodieux que la voix de ces oiseaux. Ils chantent, et les pierres en retentissent: ils chantent, les hommes spirituels ont des colloques spirituels; les pierres en retentissent, l’Ecriture leur rend témoignage. C’est ainsi que les oiseaux font entendre leurs voix du milieu des pierres, et habitent les montagnes.