3.
« Mais toi, ô Dieu, tu es mon protecteur (Ps., III, 4 ). » C’est dans son humanité que Jésus parle ainsi à son Père ; car pour protéger l’homme, le Verbe s’est fait chair. « Vous êtes ma gloire». Il appelle Dieu sa gloire, cet homme auquel s’est uni le Verbe de Dieu, de manière à le faire Dieu avec lui. Belle leçon aux superbes, qui ferment, l’oreille quand on leur dit: « Qu’avez-vous que vous n’ayez reçu? et si vous avez reçu, pourquoi vous glorifier, comme si vous n’aviez point reçu ( I Cor., IV, 7 )?» «C’est vous, Seigneur, qui relevez ma tête ». La tête, selon moi, se dit ici de l’esprit humain, qui est bien la tête de notre âme ; et cette âme s’est tellement unie, et en quelque sorte mélangée par l’Incarnation, à la sublime grandeur du Verbe, que les opprobres de la passion ne l’ont point fait déchoir.