1.
Votre charité ne l’a point oublié: sans doute il n’y a qu’une seule parole de Dieu répandue dans toutes les Ecritures, et dans toutes les bouches des saints, qu’un seul Verbe qui retentit. Ce Verbe étant au commencement en Dieu1, n’a là aucune syllabe, puisqu’il n’est point soumis au temps; mais il n’y a rien d’étonnant que pour se proportionner à notre faiblesse, il s’abaisse jusqu’à nos particules et nos syllabes, puisqu’il s’est abaissé jusqu’à se revêtir de notre chair si fragile. Déjà nous avons fait sur notre psaume plusieurs discours, et pour apercevoir les figures qui n’y sont voilées que pour se découvrir àceux qui frappent, il nous a fallu pendant quelques jours des heures assez longues pour les lire, les signaler, en expliquer les symboles, les exposer, les développer, les montrer en un mot. Votre charité, dis-je, n’a point oublié qu’hier nous n’avons pu terminer notre psaume, et que nous l’avons remis pour aujourd’hui. Dieu nous a donné du temps pour acquitter notre dette : il m’a donné le moyen d’y satisfaire, à moi qui suis débiteur, et de vous mettre en repos, vous qui êtes mes créanciers : puisse-t-il nous suggérer le bien que nous vous devons rendre, lui qui ne nous a pas rendu le mal que nous méritions!
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Jean, I, 1. ↩