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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUM CIII.
QUATRIEME DISCOURS SUR LE PSAUME CIII.

7.

Donc ce dragon, cet antique ennemi, écumant de rage, si astucieux dans ses embûches, habite cette vaste mer. « Ce dragon que vous avez fait pour être un jouet». Fais de lui un jouet, car c’est pour cela qu’il est devenu dragon, Son péché l’a fait tomber du haut du ciel; d’ange qu’il était, devenu démon, il s’est choisi pour habitation cette mer si vaste et si spacieuse. Ce que tu prends pour son royaume est une prison. Beaucoup nous disent:

Pourquoi tant de pouvoir au diable, qui domine ainsi le monde, qui a tant de force, tant d’autorité? Quelle est cette puissance, cette autorité? Il ne peut rien qu’on ne lui permette, Agis de façon qu’il ne lui soit rien permis sur toi; ou s’il lui est permis de te mettre à l’épreuve, qu’il soit vaincu et se retire sans avoir rien gagné. Dieu lui a permis de tenter quelques saints serviteurs de Dieu; ils l’ont vaincu, parce qu’ils ne se sont pas éloignés de la véritable voie, et ils ne sont point tombés, quoique ce dragon observât leurs pieds. Job, cet homme si saint, était assis sur un fumier, et courait néanmoins dans cette voie de Dieu. Voyez comment il observait la tête du serpent, et comment le serpent observait son talon. L’un repoussait la suggestion l’autre comptait sur la chute : il s’empara même de sa femme, qui était si faible; il ôta tous les biens à Job, et ne lui laissa que celle dont il devait se faire une aide, non pour consoler son mari, mais pour lui tendre des embûches; il s’empara d’elle, parce qu’elle n’observait point sa tête. C’était une nouvelle Eve, mais Job n’était plus Adam. Privé de tout bien, Job demeura avec son épouse, qui devait le tenter, et avec Dieu qui devait le diriger. Quelle pauvreté plus grande et plus subite que la sienne, si l’on considère sa maison? Quelle plus grande richesse, si l’on considère son coeur? Vois le dénuement de sa maison. Tout en a disparu. Vois les richesses de son coeur: « Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté; ainsi qu’il a plu au Seigneur, il a été fait ; que le nom du Seigneur soit béni ». « Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté1 »; il savait qui le conduisait, qui le tentait, qui avait donné ce pouvoir à son tentateur. Que le diable, dit-il, ne s’attribue rien; il a bien la volonté de nuire, mais il n’en aurait pas le pouvoir, s’il ne l’avait reçu; je ne souffre qu’autant qu’il en a reçu la puissance; ce n’est point de sa part que je soufire, mais de la part de celui qui lui a donné ce pouvoir : méprisons l’orgueil du tentateur, respectons les châtiments d’un père. Le tentateur fut repoussé, sa tête était observée, elle ne put entrer dans le coeur. Il assiégea extérieurement une ville bien fortifiée, et ne put l’emporter. Nouvelle épreuve. Dieu donna au diable un pouvoir sur son corps, et Job fut frappé d’un ulcère effroyable, de la tête aux pieds; il tombait en pourriture, les vers sortaient de son corps, et n’ayant plus de maison, il s’asseyait sur un fumier. Là, Eve séduite, que le diable avait laissée à ce nouvel Adam, non pour le soutenir, mais pour le faire tomber, lui suggère le blasphème contre Dieu. Dans le paradis, il poussa au mépris de Dieu; ici, il pousse au blasphème. Dans le paradis, il vainquit l’homme qui était sain de corps; ici, il est vaincu par un homme en pourriture; il renversa l’homme dans le paradis, et fut renversé par l’homme du fumier. Or, ce dragon épiait si Job ne pécherait point par la langue. Pour tout homme, en effet, l’action est une démarche; et agir, c’est aller au but, et en quelque sorte avoir des pieds. Or, Job parlait beaucoup; ceux qui lisent l’Ecriture le savent bien; et dans toutes ses paroles, le serpent observait son talon, afin de voir s’il ne tomberait point. Mais Job observait à son tour. la tête du serpent, et repoussa toute suggestion. Il répondit à sa femme, comme il fallait répondre à une femme : « Vous avez parlé comme une femme insensée; si nous avons reçu les biens de la main de Dieu, pourquoi n’en recevrions-nous pas les maux? En toutes ces choses, Job ne pécha point par la langue2 ». Plusieurs néanmoins, ne comprenant pas bien les paroles de Job, y voient des expressions quelque peu dures contre le Seigneur.


  1. Job, I, 21. ↩

  2. Job, II, 10.  ↩

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Discours sur les Psaumes

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