1.
Le psaume cent quatrième est le premier de ceux qui portent l’inscription: «Alleluia». Ce mot, ou plutôt ces deux mots signifient louange à Dieu. Aussi le psaume commence-t-il ainsi : « Confessez Jéhovah, invoquez son nom1 ». Or, le mot « confessez» doit s’entendre d’une confession de louanges, comme cette parole du Christ : « Je vous confesse, Dieu du ciel et de la terre2». Après la louange vient en effet l’invocation, renfermant tous les désirs de celui qui prie. De là vient que l’oraison dominicale commence par une très-courte louange, qui est celle-ci : « Notre Père, qui êtes aux cieux3 ». Viennent ensuite les demandes. De là vient que nous lisons dans un autre psaume : « Nous vous confesserons, Seigneur, nous vous confesserons, et nous invoquerons votre nom4 ». Voilà ce qui est marqué plus clairement ailleurs : « En louant le Seigneur, je l’invoquerai, et je serai délivré de mes ennemis5». De même ici « Confessez le Seigneur, invoquez son nom »; ce qui revient à dire: Louez-le Seigneur, et invoquez son nom. Le Seigneur exauce en effet celai qui invoque, si cette invocation est une louange, et c’est une louange, quand il voit que c’est un acte d’amour. Et en quoi le Seigneur exige-t-il qu’un bon serviteur lui témoigne de l’amour, sinon dans cette recommandation : « Paissez mes brebis6? » C’est pourquoi le psaume ajoute : « Annoncez ses oeuvres parmi les « nations»; ou plutôt, selon la force du grec, conservée dans quelques traductions: « Evangélisez mes oeuvres parmi les nations ». A qui peuvent s’adresser ces paroles, sinon aux évangélistes, d’une manière prophétique?