28.
Le Prophète ajoute aux louanges de Dieu, qu’il a tiré de l’Egypte les Israélites chargés d’argent et d’or ; tel était en effet l’état des Hébreux qu’ils ne pouvaient, même au point de vue temporel, négliger la récompense justement due à leurs travaux; et si les Israélites trompèrent les Egyptiens en leur demandant à emprunter de l’argent ou de l’or, il ne faut pas croire que Dieu ordonne ces larcins aux hommes qui ont le coeur droit, ou qu’il les approuve quand ils les accomplissent. Ces paroles font plutôt voir que Dieu qui voyait leur coeur, qui examinait le fond de leurs passions, permit qu’ils en agissent ainsi plutôt qu’il ne l’ordonna : et pourtant les âmes charnelles peuvent encore s’édifier, puisque les Egyptiens avaient mérité ce qu’on leur fit, et que si les Hébreux usèrent de ruse, ils ne prirent à des hommes injustes que leur juste salaire. Et comme Dieu s’était servi de l’iniquité des Egyptiens, il fit servir l’infirmité des Hébreux, pour donner dans ces actions des symboles prophétiques. « Il les fit sortir en argent et en or ». C’est une locution des saintes Ecritures : et «les faire sortir en argent et en or», signifie avec de l’argent et de l’or. « Et dans leurs « tribus il n’y avait nulle faiblesse1 » ; de corps seulement, mais non d’esprit. Ce fut un grand bienfait de Dieu de n’avoir aucun malade dans cette nécessité de changer de pays.
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Ps. CIV, 37. ↩