29.
« Les Egyptiens les virent partir avec joie, parce qu’ils étaient frappés de terreur à leur sujet1». Frayeur que les Hébreux inspiraient aux Egyptiens. « Cette frayeur à leur sujet », les Hébreux ne la ressentaient point, mais on la ressentait à leur sujet. Mais, dira-t-on, comment les Egyptiens s’opposaient-ils à leur départ? Pourquoi n’autoriser leur départ que comme s’ils devaient revenir? Si « l’Egypte se réjouit de leur départ», pourquoi sur leur demande leur prêter de l’argent et de l’or, comme s’ils devaient revenir et le rendre? Mais il faut comprendre qu’après la dernière plaie d’Egypte, ou la mort de ses premiers-nés, après cette grande catastrophe qu’essuya dans la mer Rouge l’armée qui les poursuivait, les Egyptiens qui survivaient craignirent que les Hébreux ne revinssent, pour exterminer facilement ce qui restait en Egypte. Alors s’accomplit celte parole du Prophète, quand après avoir dit : « Il augmenta son peuple d’une manière merveilleuse », il ajoute : « Et le rendit plus fort que ses ennemis ». Pour nous développer cette pensée renfermée dans un seul verset, et nous montrer comment cela s’accomplit, le Prophète ajoute ce qu’il nous n dit des plaies d’Egypte dans son cantique, jusqu’à cet endroit : « L’Egypte se réjouit de leur départ, parce que ce peuple la frappait de terreur »; comme pour nous prouver ce qu’il avait avancé, que Dieu rendit son peuple supérieur à ses ennemis.
-
Id. 38. ↩